1 milliard de dollars pour sauver le plastique avec l’Alliance to End Plastic Waste
17 janvier 19 | e.bonus | #519 :: rss
Sauvons le plastique de la mauvaise image du plastique pollueur. Après l’engagement mondial de la «Nouvelle Economie des Plastiques», annoncé à la conférence à Bali en octobre dernier et à laquelle ont souscrit la fondation Ellen McArthur et le Programme des Nations-Unies, c’est une nouvelle alliance internationale qui voit le jour : «Alliance to End Plastic Waste».
Si la conférence à Bali visait les emballages, aujourd’hui la nouvelle organisation AEPW vise, elle, les déchets en plastique. Et ses membres sont surtout les grands chimistes et transformateurs de la chaîne de valeur des plastiques. La fondation Ellen McArthur comptant plus parmi ses adhérents des sociétés de produits de grande consommation.
L’Alliance to End Plastic Waste s’engage à verser plus d’1 milliard de dollars US pour aider à éliminer les déchets plastiques dans l'environnement ; l’objectif d’investissement global est fixé à 1,5 milliard de dollars USD d’ici 5 ans.
Les projets annoncés visent notamment le développement des infrastructures pour collecter, gérer et recycler les déchets; l’éducation et l’implication des gouvernements, des entreprises et des communautés pour inciter à l’action ; et le nettoyage des zones dans lesquelles se concentrent les déchets en plastique.
Ces projets concernent - et l’on ne peut que s’en féliciter - les régions qui manquant de structures et de moyens de recyclage : l’Asie et l’Afrique. Avec dans un premier temps un focus sur l’Asie.
Les deux organisations AEPW et Ellen McArthur sont deux entités distinctes. Peut-être trouveront elles un intérêt à se rapprocher.
Les grands chimistes avaient choisi hier le web pour annoncer leur alliance et la création d’une nouvelle organisation visant à proposer des solutions pour éliminer les déchets plastiques dans l'environnement, en particulier dans les océans.
Parmi les membres citons : BASF, Berry Global, Braskem, Clariant, Dow, DSM, ExxonMobil, Formosa Plastics Corporation USA, Henkel, LyondellBasell, Mitsubishi Chemical Holdings, NOVA Chemicals, OxyChem, PolyOne, Procter & Gamble, SABIC, SUEZ, Shell, SCG Chemicals, Sumitomo Chemical, Total et Veolia.
La trentaine de sociétés internationales, qui ont adhéré à l’AEPW (Alliance pour en finir avec les déchets plastiques) sont implantées en Amérique du Nord et du Sud, en Europe, en Asie, Asie du Sud-Est, en Afrique et au Moyen Orient. Elles s’engagent à «développer et mettre en place des solutions pour réduire et gérer les déchets plastiques et pour promouvoir leur recyclage dans une logique d’économie circulaire».
Comment va se répartir le budget de l’AEPW qui a été recueilli auprès de ses membres actuels et qui s’élève à ce jour à 1 milliard de dollars US ? Pour le moment, nous a-t-on répondu, «aucune décision n'a encore été prise quant à la répartition des fonds par projet ou par région. Le focus sera mis sur l’Asie, mais le problème est mondial et certains projets pourront être concentrés sur d’autres régions. L’objectif est de recruter des membres supplémentaires pour qu’un montant total de 1,5 milliard de dollars soit investi sur cinq ans».
L'Alliance, qui est une organisation à but non lucratif, a travaillé avec le World Business Council for Sustainable Development en tant que partenaire stratégique fondateur. La première série de projets et de collaborations qui a été annoncée vise à :
• Nouer des partenariats avec les villes pour concevoir des systèmes de gestion intégrée des déchets dans les grandes zones urbaines dépourvues d'infrastructures, en particulier le long des rivières, qui charrient de grandes quantités de déchets plastiques non gérés, de la terre vers la mer. L’Alliance essaiera également de s’associer à d'autres programmes déjà en cours dans des villes, tels que le projet STOP, implémenté en Indonésie.
• Investir dans l’Incubator Network de Circulate Capital pour développer et promouvoir des technologies, des modèles économiques et des entrepreneurs qui empêchent la propagation des déchets plastiques dans les mers et améliorent leur gestion et recyclage. L’objectif est de créer un pipeline de projets d’investissement, en commençant par l’Asie du Sud Est.
• Développer un projet d’information scientifique international open source pour soutenir des projets de gestion des déchets plastiques au niveau mondial grâce à la collecte de données, de mesures, de normes et de méthodologies fiables.
• Etablir des capacités de collaboration avec des organisations intergouvernementales telles que les Nations Unies afin d'organiser des ateliers et des formations communes à l'intention des responsables gouvernementaux et des dirigeants locaux.
• Soutenir Renew Oceans afin de favoriser les investissements et engagements locaux. Le programme est conçu pour capturer les déchets plastiques depuis les dix principales rivières charriant la grande majorité des déchets terrestres dans les océans. Les premiers travaux concerneront le projet Renew Ganga, qui a également le soutien de la National Geographic Society.
Dans les mois à venir, l’Alliance va accélérer, dit-elle, ses interventions pour nettoyer des zones déjà très polluées par les déchets plastiques, en particulier les voies de
transport majeurs comme les rivières qui les déversent dans les océans.
Selon Ocean Conservancy, près de 80% des déchets plastiques retrouvés dans les océans proviennent de la terre ferme, et la grande majorité est charriée par les fleuves.
Plus de 90% des déchets plastiques retrouvés en mer proviennent des 10 plus grands fleuves du monde - huit en Asie et deux en Afrique. 60% des déchets plastiques présents dans les océans proviennent de cinq pays d'Asie du Sud-Est.
"Reproduction interdite sauf accord écrit d'Emballage Digest ou mention du support''