Terracycle lance en partenariat avec Carrefour sa plateforme Loop
17 mai 19 | e.bonus | #1196 :: rss
C’est à Paris au Palais de Tokyo, que l’entreprise américaine de recyclage des déchets difficiles et ses partenaires industriels (P&G, Mars PetCare, Unilever, Danone, Swania, JDE, etc.) ont choisi d’y annoncer le lancement mondial de Loop, le première plateforme de vente en ligne de produits de grande consommation dans des emballages consignés et réutilisables. Avant d’être opérationnelle, dès la semaine prochaine, aux Etats-Unis, puis en Grande-Bretagne (en partenariat avec Tesco), en Allemagne, au Japon et au Canada.
En France, une vingtaine de marques connues du grand public – allant des couches bébés Pampers aux bouteilles d’huile Lesieur en passant par le café L’Or ou le dentifrice Signal - ont sauté le pas pour «se lancer dans l’aventure de ce laboratoire test. L’idée est vraiment d’ajuster ce pilote en fonction des retours des premiers utilisateurs», comme l’à rappelé Laure Cucuron, directrice Europe pour Loop. «Nous y allons avec beaucoup d’enthousiasme mais aussi d’humilité, avec l’envie d’apprendre de nos erreurs et d’améliorer notre offre», a confié Benjamin Binot, vice président et directeur général P&G France, Belgique, Hollande & Luxembourg. Loop espère fédérer, d’ici quelques mois, 500 marques sur son interface, maboutiqueloop.fr puis à partir d’octobre, directement sur Loop by Carrefour.
Pour pourvoir entrer dans la boucle Loop, le produit doit pouvoir être réutilisable au minimum dix fois jusqu’à une centaine de fois dans le meilleur des cas. Avec cette première version, Terracycle s’est donné l’objectif de toucher 5000 consommateurs. «Plus il y aura d’utilisateurs et de produits proposés, et plus le coût des consignes pourra diminuer. L’idée est d’ouvrir Loop à un maximum de distributeurs et de marques pour une plus grande force de frappe et un impact plus rapide sur l’environnement», appelait de ses vœux Laurent Vallée, secrétaire général de Carrefour. Le distributeur a par ailleurs annoncé vouloir étendre Loop dans les années à venir à son système Drive et à plus long terme, à ses points de vente physique.
Et pour transformer l’idée «folle» lancée par Tom Szaky (photo ci-contre à gauche), pdg de Terracycle il y a seulement deux ans, en réalité industrielle, les premiers partenaires ont dû plancher pour adapter leurs contenants aux contraintes du système de nettoyage et réutilisation des emballages. P&G a ainsi imaginé une brosse à dents design et haut de gamme dont le manche en matériau composite, se conserve et sur laquelle vient se clipser une brossette : un gain de 60% de plastique par rapport à une brosse à dents classique. La marque de café L’Or a dû revoir son emballage pour trouver un verre assez résistant aux cycles de lavage tout en gardant le café à l’abri de la lumière, de l’humidité et de l’oxygène. Ariel a pour sa part choisi sa formule la plus concentrée, active dès 20°C : la température de l’eau de lavage consommant 70% de l’énergie dépensée lors de l’usage d’une lessive. «Ce passage d’échelle du linéaire au circulaire ne réussira que si nous arrivons à trouver un modèle économique et écologique viable», rappelait Myriam Cohen-Welgryn, présidente Europe Mars PetCare.
Le modèle est à suivre de près, d’autant plus, que le flou persiste quant à l’analyse de vie de ces produits, qui devront transiter par les sites logistiques Loop de Roubaix et de nettoyage du partenaire Suez à Besançon. Autant de flux que la plateforme espère minimiser dans les mois à venir, en installant des équipements en région parisienne.
«Loop est une réponse, parmi tant d’autres, aux côté du commerce en vrac ou des emballages recyclés. Elle n’est certes pas encore parfaite, mais elle a le mérite de vouloir accélérer la transition vers un modèle circulaire à grande échelle. Car j’ai l’espoir fou que nos enfants puissent vivre dans une société zéro déchet», a insisté Tom Szaky.
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