Matières plastiques : Polyvia alerte sur une situation actuelle sous tension
publié le mardi 12 janvier 2021
Des cas nombreux de «Force Majeure» sont recensés depuis ces dernières semaines chez les producteurs de matières plastiques, constate Polyvia, nouvelle Union des transformateurs de polymères, récemment créé. L’institution professionnelle livre son analyse teintée d’inquiétude quant à la situation actuelle que connaissent les matières plastiques, dont l’approvisionnement est sous tension.
«Au moment où la demande semble se consolider dans de nombreux secteurs (bâtiment, médical, emballage, etc.), la réduction de l’offre des fournisseurs de matières plastiques entraine pour les transformateurs des risques de rupture et des augmentations majeures sur les prix. Des annulations de livraisons sont constatées, alors que les commandes ont été établies en temps et en heure, conformément aux contrats existants.
Dans le même temps, ce déséquilibre brutal entre l’offre et la demande entraine une tension significative sur les prix. Les explications fournies par les producteurs (stocks bas, évolution du prix du pétrole, forte demande des pays asiatiques sortis de la crise Covid, problèmes techniques sur les équipements, …) sont insuffisantes pour justifier l’ampleur de cette situation. Celle-ci n’est pas sans rappeler la situation du printemps 2015. Le regain des déclarations de «Force Majeure» ne manque pas de surprendre : si les mêmes causes produisent les mêmes effets, il y a lieu de s’interroger sur les causes puisque les effets sont toujours désastreux pour les transformateurs. Comme aujourd’hui, le secteur de la plasturgie fait régulièrement face à des hausses brutales des prix de certaines matières plastiques. Ces augmentations sont le plus souvent associées à des ruptures d’approvisionnement provoquées par des déclarations de «Force Majeure». Les plasturgistes sont dans une position asymétrique défavorable par rapport aux fournisseurs de matières.
Par ailleurs, les enjeux mondiaux liés à l’environnement, au climat ou à la géopolitique, impactent directement le marché des polymères et du pétrole. A plusieurs reprises, la Commission d’Examen des Pratiques commerciales (CEPC) a stigmatisé les fournisseurs qui géreraient cette «pénurie momentanée», pour imposer un contrat «sans possibilité de négociation», ce qui serait potentiellement constitutif d’un «déséquilibre significatif». A la suite de ces avis de la CEPC et au plus fort des tensions sur le marché des matières plastiques, il avait été créé une instance de dialogue au sein du Comité Stratégique de Filière «Chimie et Matériaux». Par ailleurs, un rapport fait en 2015 par le Conseil Général de l’Economie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies, à la demande du Ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, et concernant les difficultés d’approvisionnement des entreprises de la plasturgie, a fait plusieurs recommandations dont la plupart n’ont pas été suivies d’effets».
Polyvia considère qu’il y a urgence à agir et à faire fonctionner l’instance de dialogue entre les fournisseurs de matières et les transformateurs afin d’éviter que ne se détériore le climat de confiance au sein de la filière.
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