Groupe Pochet réorganise et innove pour traverser la crise Covid-19
publié le dimanche 31 janvier 2021
Alors que le marché de la parfumerie sélective est fortement impacté par la pandémie sanitaire mondiale, le groupe Pochet a vu reculer de 30% son CA en 2020 (450 M€ en 2019) et n’attend pas un retour à la normale avant 2022-2023. Le groupe familial reste pour autant optimiste et souhaite faire de cette mauvaise passe une opportunité pour conforter son leadership. Avec comme priorités, gagner en profitabilité et en agilité avec le lancement, notamment, de son nouvel outil de modélisation, Morphoz. Tout en poursuivant la transformation de ses procédés industriels pour gagner en durabilité. Explications.
Les temps sont durs pour l’industrie verrière française. La crise économique engendrée par la Covid-19 a touché la majorité des sites industriels, et plus particulièrement les fournisseurs de la parfumerie de luxe. «La crise nous fragilise et nous frappe directement en tant qu’industriel à coût fixe, commente Tristan Farabet (photo), directeur général du Groupe Pochet. Mais nous avons la chance d’être une structure familiale aux finances saines. Sur les cinq dernières années, nous avons investi pas moins de 200 M€ pour moderniser nos usines. Aujourd’hui, nous faisons preuve de résilience et nous travaillons activement à retrouver la profitabilité», annonce le dirigeant. Le groupe affiche clairement sa démarche volontariste et a d’ores et déjà entamé de nombreuses transformations, pour notamment réduire ses coûts.
Réorganisation industrielle
Des accords de performance collective ont été négociés pour les employés de Pochet du Courval et Solev afin d’éviter de recourir à un plan de licenciement. Quant à Qualipac – dont le rachat par
PSB Industries avait avorté durant le premier confinement – il n’est plus à l’ordre du jour. «Nous voulons aujourd’hui capitaliser sur la force de notre offre multi-matériaux. Une réorganisation industrielle est en cours pour Qualipac, qui présente une rentabilité dégradée depuis 2018», indique Tristan Farabet. Ainsi, le site de Qualicosmetics ferme ses portes. Une partie de ses activités est transférée sur Qualipac Aurillac, dont seul l’un des deux sites continuera à fonctionner. L’usine de Chartres se recentre désormais sur l’assemblage, et celle de Château-Thierry sur des activités d’injection et de décoration. En parallèle, la supply-chain est totalement réorganisée pour doter Qualipac d’un service client unique en France. «Qualipac préservera ses expertises et son ancrage français en restaurant sa compétitivité et en gagnant en efficacité. Ce projet est difficile mais nécessaire pour pérenniser Qualipac, consolider son excellence industrielle et en faire le partenaire préféré de nos clients», avait commenté Thierry Rabu, directeur général de Qualipac dans un communiqué fin 2020. Dans le cadre de ce plan, une centaine de postes devrait être supprimé.
Du côté de Pochet du Courval, le groupe est en train de travailler au déploiement d’un système de management de l’information, totalement informatisé et intelligent, qui permettra à la société d’entrer dans l’ère de l’industrie 4.0. Enfin, pour gagner en agilité, et accompagner plus efficacement ses clients dans le développement produit, Pochet propose une nouvelle plateforme de modélisation du verre, nommé Morphoz (voir encadré). Un outil inspiré des technologies d’intelligence artificielle qui arrive à point nommé alors que les relations clients se sont considérablement modifiées et digitalisées en raison du contexte pandémique actuel.
Extrait de la revue n° 653/654 – Décembre 2020/Janvier 2021. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support