rPET dans les bouteilles plastique : y a-t-il des limites ?
publié le dimanche 31 janvier 2021
Les réglementations européennes imposeront 25% de matière recyclée dans les emballages en 2025, et 30% en 2030. En conséquence, les minéraliers et producteurs de boissons accélèrent l’intégration de rPET dans leurs bouteilles. A terme, une question émerge : celle de l’approvisionnement de cette matière recyclée.
Cette année, les grands groupes minéraliers ont tous communiqué sur les taux d’incorporation de matière recyclée utilisée dans la fabrication de leurs bouteilles. Volvic et evian ont basculé tous leurs petits formats (moins d’un litre) en 100% rPET, et le groupe Danone Eaux France affiche son ambition de proposer des emballages 100% circulaires d’ici à 2025 pour ses quatre marques (evian, Volvic, Badoit et La Salvetat). Le groupe Nestlé Waters vient lui de mettre sur le marché français les bouteilles de Vittel® 2 L en 100% rPET, quelques mois après le lancement de sa première bouteille de Vittel® 75 cl entièrement en PET recyclé elle aussi. Plus largement, Nestlé Waters a porté à 35% la part de PET recyclé dans ses bouteilles Vittel® et Contrex® (33 et 50 cl), et à 50% dans ses variétés aromatisées Vittel® Up et Contrex® Green.
Face à ces annonces, l’on peut s’interroger sur les conséquences de ces besoins de plus en plus importants sur le flux de plastique recyclé, aujourd’hui déjà sous tension. «La demande est forte sur les granulés rPET clair de grade alimentaire, et cela s’accentue avec les engagements que les marques devront tenir d’ici 2025 : on voit une course aux produits, à la matière, pour pouvoir communiquer. En France, 56% des bouteilles en PET sont collectées. Pour que tout le monde puisse être satisfait, il faudrait atteindre 100% de collecte ! Or, le taux de collecte est encore très faible dans certains endroits. Il faudrait étendre les consignes de tri sur tout le territoire et développer de nouveaux moyens de collecte. L’approvisionnement en rPET est concentré sur le marché des collectivités. Clairement, la quantité de rPET disponible en France ne permet pas de satisfaire les demandes actuelles des marques. Elles ont donc deux options : intégrer du rPET sur certaines gammes uniquement, ou limiter le pourcentage d’incorporation, analyse Christophe Viant, président de FEDEREC Plastiques (la Fédération Professionnelle des Entreprises du Recyclage).
Extrait de la revue n° 653/654 – Décembre 2020/Janvier 2021. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support