Notices de médicaments : associer la complexité à l’efficacité
publié le jeudi 31 mars 2022
La notice est indissociable du médicament et une condition de l’observance du patient. Sa conception (contenu, structure, lisibilité) et sa production suivent des contraintes strictes pour qu’elle se glisse sans défaut à l’intérieur de l’étui, sans gêner l’insertion du blister ou du flacon. Avec un défi à résoudre pour les fabricants et imprimeurs (LGR Packaging, Graphic Packaging International, Lefrancq Imprimeur, Mondi Group) : éviter que l’efficacité des lignes ne soit impactée par la longueur et complexité croissante des notices. La tendance est de privilégier les solutions « tout-en-un » (étuis et notices intégrés) et des papiers ultra-performants pour des tirages élevés.
Difficile de statuer sur un effet Covid-19 concernant l’activité «notices». «Si l’industrie des dispositifs médicaux a été négativement impactée par les chirurgies reportées, les ventes de produits en accès libre ont augmenté, en alternative à la visite chez le médecin», constate Julian Becker, responsable produits & services chez Graphic Packaging International. Par ailleurs, la pandémie a eu un effet accélérateur sur les ventes des pharmacies en ligne et le e-commerce (dans les pays autorisés), les téléconsultations, ou encore la dématérialisation des essais cliniques, avec une tendance générale à la digitalisation des informations destinées aux patients. «Il se peut que, dans 20 ans, les notices physiques laissent la place à des notices numériques accessibles par smartphones», continue-t-il. Des pays, tels que le Japon, y travaillent déjà activement. Mais dans la plupart des cas, notices physiques et numériques vont encore coexister quelque temps ! Selon la directive 2001/83/CE, l’inclusion d’une notice est obligatoire pour tous les médicaments de l’UE. L’accessibilité des informations pour «tous» les patients est une exigence de sécurité.
Diminution du grammage
Si l’on fait abstraction de la crise Covid-19, les notices pharmaceutiques sont un marché en constante augmentation depuis cinq ans, selon Lefrancq Imprimeur. «Nous vendons de la surface d’impression, et les besoins d’information liés à la réglementation sur les médicaments vont crescendo depuis plusieurs années», pointe Eric Lefrancq, son pdg, qui réalise 55% de son activité en santé et beauté, dans les notices (50%) et étiquettes adhésives (5%). Textes en plusieurs langues, posologie et bénéfices/risques plus détaillés, schémas explicatifs… avec une typographie particulière exigée par l’UE pour la lisibilité. L’espace disponible devient de plus en plus limité ! «La plus grande notice que nous ayons à plat fait 95 cm pour une hauteur pliée de 4 millimètres», précise-t-il. Un axe de travail est de descendre dans les grammages du papier notice pour garantir l’insertion dans l’étui.
Extrait de la revue n° 666 – Mars 2022. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support