Automatiser, simplifier et tracer les fins de ligne
publié le lundi 03 octobre 2022
Abonnez-vous à la revue pour lire la suite de l'article
s'abonner
La fin de ligne englobe les équipements qui interviennent sur le produit pour former et fermer l’emballage secondaire de regroupement, assurer le stockage sur palette, ou encore le banderolage et la dépose d’étiquettes d’expédition dans le cadre de l’agrégation. Ces étapes sont clés et incontournables dans la pharmacie pour un acheminement fluide et avec la traçabilité requise, en temps et heure, sur la chaîne du médicament. C’est pourquoi les fabricants (à l’instar de DS Smith, Thimon, Segepar, Omron) travaillent principalement sur des machines automatiques, efficientes, faciles d’utilisation et de maintenance. La priorité actuelle est de limiter les manipulations pour l’opérateur et de s’inscrire dans une démarche d’économie circulaire.
De l’avis des professionnels, la demande de machines de conditionnement entièrement automatiques en fin de ligne est en forte croissance, notamment dans l’industrie médicale et pharmaceutique. Les raisons sont aussi variées qu’évidentes : absorber l’augmentation des volumes, sécuriser les process, gagner en performance et flexibilité.
Changer rapidement de format et être évolutif
DS Smith Packaging Systems fabrique des machines de «fin de ligne» pour le groupe DS Smith, et rayonne à l’international au travers de plus de 2000 équipements installés sur divers segments, dont le médical. «Nous intervenons sur l’emballage secondaire de produits médicaux, cliniques ou encore d’hygiène, sous formes liquides et semi-liquides, tels que les poches souples de dialyse pour les hôpitaux et les produits d’essais cliniques en bag-in-box avec insertion de la poche et des connectiques dans le carton ondulé», présente Arnaud Fauquet, directeur commercial et marketing de DS Smith. Avec un atout : la technologie du mandrin qui permet de former parfaitement les caisses en carton avec une meilleure résistance et un poids allégé, ce qui correspond aussi à une demande des clients. «On part d’une découpe à plat de carton ondulé, explique-t-il. On va venir enrober cette découpe autour d’une pièce métallique de la machine appelé mandrin, qui va lui donner sa forme». Par ce process optimisé, DS Smith s’inscrit d’emblée dans une démarche d’économie de matière et circulaire pour le secteur.
Une autre attente du marché vise la flexibilité et la réactivité, c’est-à-dire la possibilité, grâce aux équipements de fin de ligne, de changer rapidement de formats et d’être évolutif dans le design (emballage quatre coins classiques, demi-caisse, caisse huit côtés, etc.). Ce que les machines automatiques permettent facilement. «On nous demande également d’avoir un espace au sol optimisé pour faire rentrer nos machines dans de petits espaces, ajoute Sébastien Jacomelli, chef de produit chez DS Smith Packaging Systems. On s’adapte avec un magasin plus court, une sortie plus longue…».
Autre axe important : la maintenance à distance, qui est recherchée pour assister plus facilement les opérateurs sur des machines souvent envoyées à l’autre bout du monde. «Nous avons ainsi réduit le nombre de pièces par machine grâce au servomoteur pour simplifier la maintenance, limiter le nombre de manipulations pour l’opérateur et améliorer la performance», souligne-t-il. Dans la pharmacie, la sécurité de l’opérateur est devenue primordiale pour prévenir les troubles musculosquelettiques (machine à hauteur d’homme, accessibilité pour le nettoyage et la maintenance, chargement automatique avant la formeuse, …). «Grâce à cette organisation bien calibrée, DS Smith peut garantir à ses clients un taux d’efficience élevé de 98,5%. On peut atteindre des cadences allant jusqu’à 60 caisses/minute, avec un objectif à 70», conclut Arnaud Fauquet.
Traçabilité et industrie 4.0
« Si le mouvement vers l’automatisation, voire la robotisation, est bien engagé dans la production pharmaceutique, il gagne de plus en plus la fin de ligne dans un environnement post-Covid caractérisé par une augmentation des volumes et la recherche de performance. La nouvelle dynamique initiée par France Relance et la relocalisation n’y sont pas étrangères. «Dans ce contexte, les banderoleuses automatiques doivent permettre aux entreprises pharmaceutiques de gagner en productivité et compétitivité, tout en réduisant la pénibilité des tâches», reconnaît Anthony Rizzato, responsable des opérations commerciales chez Thimon, société familiale basée à proximité de Chambéry, en Savoie, depuis 50 ans. Avec un cœur de métier : les équipements de fin de ligne au sens large (distributeurs de palettes, banderoleuses ou housseuses automatiques, convoyeurs en tous genres, études sur-mesure, etc.) et une approche «multi-technologies» pour conseiller ses clients, en s’appuyant notamment sur des essais comparatifs.
Partageant son expérience, Antony Rizzato souligne que «90% du secteur pharmaceutique a aujourd’hui recours au banderolage». La banderoleuse est, selon lui, moins encombrante et plus permissive quant aux variétés de formats de palettes et de constitution de charges. Elle répond, par ailleurs, parfaitement aux exigences du secteur concernant la traçabilité et les cadences avec un rythme de 20 à 120 palettes/heure pour ses banderoleuses, contre 60 à 180 pour les housseuses. «Grâce à différents équipements, on peut s’adapter en dynamique à la variation des formats de palettes, de charges, des produits ou de lots de production sur la ligne, précise-t-il. Nous sommes également capables de recevoir des données de traçabilité issues de la production, de les interpréter, voire d’en ajouter de nouvelles (ex : le poids de la palette) et cela, sans intervention humaine, ni impact sur les cadences». Dans la pharmacie, la traçabilité est un critère essentiel, et l’automatisation plus sûre.
Trois axes de travail sont privilégiés aujourd’hui : aller vers toujours plus d’industrie 4.0 en fin de ligne, continuer de promouvoir des machines ergonomiques, fiables et simples d’utilisation dans un contexte de raréfaction de la main-d’œuvre, et participer à la réduction de l’empreinte environnementale de ses clients : diminution des consommations d’énergie, lutte contre la surconsommation de plastique, etc.). Les fabricants de films, quant à eux, sont challengés pour intégrer toujours plus de matières recyclées dans leurs produits. «Nous recevons régulièrement de nouveaux films recyclables, biodégradables, partiellement biosourcés, etc. à tester sur nos machines, pour contribuer à l’évolution des pratiques», approuve-t-il. Une approche collaborative qui vise tous les secteurs aujourd’hui, pas seulement la pharmacie.
Agrégation
La société Segepar, spécialisée dans la fabrication de systèmes d’étiquetage sur palettes aux normes EAN 128ou GS1 et dans les logiciels de traçabilité, intervient en complément de Thimon sur la fin de ligne. «Dans le domaine pharmaceutique, nous proposons une solution d’agrégation caisses et palettes en manuel ou en automatique, avec une liaison vers l’ERP et Tracelink, base de données pour la gestion des numéros de série», explique Marie-Jeanne Laurens, présidente de Segepar SAS. L’exigence de traçabilité est ainsi maintenue sur toutes les étapes de la distribution jusqu’à la délivrance au patient.