Les ensacheuses concilient cadences et matériaux vertueux
30 septembre 20 | .Alimentaire | #2478 :: rss
Les cadences admissibles avec les films papier se rapprochent peu à peu des exigences industrielles. Côté plastique, le succès d'emballages originaux comme l'inverted pouch stimule la créativité des fabricants de machines.
Lorsque les aliments s'en accommodent, les pommes de terre par exemple, rien de tel, du point de vue environnemental, qu'un sachet en papier ! A condition bien sûr qu'il s'agisse d’un emballage recyclable et pas d'un complexe composé de plus de plastique que de papier. «C'est le drame actuel du packaging, déplore Grégoire Duvot, directeur général d'IMA Ilapak France : croyant bien faire, le consommateur éco-concerné écartera de son panier un produit emballé dans un sachet en mono-matériau plastique recyclable, pour jeter son dévolu sur un autre produit dont l'emballage soi-disant en papier aura sans doute un impact environnemental bien plus sévère». Parmi les nombreuses raisons qui auront poussé le fabricant du deuxième produit à faire le choix du complexe, il y a la fragilité du papier, synonyme a priori de faibles cadences d'ensachage.
Objectif 100% papier
Une situation qui est toutefois en train d'évoluer, explique Stephan Lassoudry, directeur général de Rovema France : «le papier est un domaine dans lequel, à force d'essais, nous avons bien avancé. Pour rapprocher les vitesses possibles avec ce matériau de celles qui sont couramment pratiquées avec le plastique, nous avons notamment remplacé l'inox des conformateurs – l'organe qui confère au film une forme de tube – par un métal réduisant les frictions. Et nous sommes récemment parvenus à des résultats très satisfaisants avec un film 100% papier, hormis bien entendu le scellant déposé à l'endroit prévu à cet effet». Encore en développement, ce procédé pourrait se concrétiser prochainement sous la forme d'un système intégrable aux ensacheuses de la gamme actuelle, en particulier la SBS, machine «vedette» de Rovema. Stephan Lassoudry prévient toutefois que les cadences accessibles seront nécessairement en baisse par rapport au plastique, ne serait-ce qu'en raison des moindres capacités de transfert thermique du papier, qui obligent les machines à augmenter le temps de scellage.
Améliorations tous azimuts
L’adaptation des ensacheuses aux caractéristiques mécaniques du papier suscite également d'importantes recherches chez IMA Ilapak. «Nous disposons dorénavant de configurations machines capables de traiter en vertical des bases papierà des cadences de 50 coups/minute, donc proches des exigences industrielles, alors que nous en étions plutôt à 20 ou 25 coups/minute il y a un an», se félicite Grégoire Duvot. Sans dévoiler tous ses secrets, le dirigeant évoque des modifications autour des conformateurs mais aussi des molettes d'entraînement, des mâchoires, du type de scellage, etc. «Nous avons peu à peu constitué une énorme base de données expérimentales qui nous aide à entrevoir plus rapidement la solution adaptée à la problématique de chaque client, en fonction du film souhaité». S'agissant du client justement, pour ce type de projet, il importe d'associer dès le départ les équipes marketing afin de bien définir l'objectif, insiste-t-il. «S'agit-il d'une simple opération de communication autour de l'emballage papier, ou d'un véritable projet d'éco-conception ? Mieux vaut que nous le sachions car sinon le risque est grand de perdre du temps sur des obstacles techniques finalement secondaires».
Extrait de la revue n° 650 - Août/Septembre 2020. Reproduction interdite sauf accord écrit d'Emballage Digest ou mention du support