Texte AlternatifLe volume de la production industrielle d’emballages en verrepour le secteur de l’alimentation et des boissons a augmenté de 5% par rapport aux chiffres de 2020, pour atteindre son plus haut niveau jamais enregistré. Selon les nouvelles données publiées par la FEVE (Fédération Européenne du Verre d’Emballage), plus de 23,4 millions de tonnes – soit 83,3 milliards de bouteilles et pots, ont été produites pour les marchés européens et mondiaux en 2021. Depuis 2012, la production de verre d’emballage a augmenté de 18,6%, à un taux de croissance moyen de 1,7% par an.

L’industrie se porte donc très bien : «la production atteint des niveaux record historiques en termes de volumes et nous faisons le maximum pour rĂ©pondre Ă  la demande du marchĂ© qui est exceptionnelle en ce moment. Dans ce contexte d’incertitude, de confusion, on dirait que les consommateurscherchent la sĂ©curitĂ© et l’authenticitĂ© dans tout, mĂŞme au niveau de l’emballage pour leurs produits prĂ©fĂ©rĂ©s. Nous travaillons Ă  plein rĂ©gime et Ĺ“uvrons pour retrouver une situation normale mais cette crise est une tempĂŞte dans laquelle toute l’industrie et toutes activitĂ©s commerciales se retrouvent. Cela ne dĂ©pend pas que de nous : nous souffrons de l’impact du coĂ»t Ă©nergĂ©tique et des tensions concernant la fourniture de gaz au niveau international et europĂ©en», rĂ©sume Michael Delle Selve, responsable marketing et communication de la FEVE. Le gaz constitue 80% de l’énergie du verre. Une grande problĂ©matique face Ă  la flambĂ©e des prix de l’énergie. «Aujourd’hui, le MWh de gaz s’élève Ă  100-120 € – au lieu de 20-30 € avant la crise. Par ailleurs, l’inflation est forte sur diffĂ©rents postes, comme le transport. Tout ceci a une incidence considĂ©rable sur les coĂ»ts de production et impacte les prix de ventes», souligne Jacques Bordat, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration des Industries du Verre.

S’adapter au contexte mondial
Texte AlternatifSur le marchĂ© français, une part importante d’emballages en verre vides – autour de 40% – est importĂ©e de pays europĂ©ens proches, dont certains plus compĂ©titifs. «Cela fait partie des stratĂ©gies d’achat des clients. Nous dĂ©couvrons aussi l’ampleur des achats de bouteilles en Russie : des acteurs sont aujourd’hui en difficultĂ© et se tournent vers les fournisseurs français», ajoute-t-il. «Nous vivons une situation inĂ©dite et devons gĂ©rer Ă  la fois des phĂ©nomènes internes et externes. La demande est forte, boostĂ©e par les ventes de vin Ă  l’export – surtout aux Etats-Unis, et couplĂ©e Ă  une demande nationale stable. A ceci s’ajoute une situation concurrentielle avec les verriers de la pĂ©ninsule ibĂ©rique, dĂ©tenant environ 30% de part du marchĂ© français. Depuis quelques mois, ils privilĂ©gient leurs marchĂ©s nationaux, ce qui gĂ©nère un dĂ©ficit de verre en France. Par ailleurs, les importations de verre d’Ukraine et de Russie ont cessĂ©. Face Ă  la pĂ©nurie, nous faisons le maximum. Nous devons parfois proposer Ă  nos clients des alternatives : Ă  ceux qui souhaitaient une bouteille blanche, on peut en fournir une en teinte foncĂ©e, ou bien utiliser des stocks dormants en dĂ©pannage», explique Christine Bour, directrice commerciale d’O-I Glass sur l’Europe de l’Ouest. Le groupe rĂ©percute une partie des augmentations. «Toutes les composantes de nos coĂ»ts sont inflationnistes et des produits commencent Ă  manquer, comme des palettes. Notre dĂ©ficit d’inflation est Ă©norme car non reportĂ© l’annĂ©e dernière : nous tenions Ă  respecter les contrats signĂ©s», ajoute-t-elle.

Extrait de la revue n° 670 - Juillet/Août 2022. Reproduction interdite sauf accord écrit d'Emballage Digest ou mention du support