Coverpla fait de la personnalisation sa marque de fabrique
publié le samedi 30 septembre 2023
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Plus qu’un simple distributeur, Coverpla a su se différencier par un positionnement singulier : offrir aux marques de parfumerie, à partir de produits standards, un emballage unique répondant aux exigences de qualité, si chères au marché avec un rapport temps/budget compétitif. Pour accompagner sa croissance et ses capacités de personnalisation, la société a récemment entrepris un large chantier de restructuration et de rénovation de son site niçois.
Perché sur les hauteurs de Nice, près de l’Observatoire de la Côte d’Azur, Coverpla jongle depuis quelques mois entre les carnets de commandes à honorer et les travaux de modernisation de ses locaux. «Si nous bénéficions d’un cadre et d’une vue hors du commun, les contraintes du lieu sont complexes. Historiquement, les locaux ont été construits sur plusieurs niveaux sans grande cohérence. Ces travaux ont donc pour but de rationaliser les flux de production et de gagner de la place, tout en apporter plus de confort à nos salariés», explique Bruno Diépois, pdg de Coverpla.
Du négoce à la personnalisation
Depuis sa reprise en 2010 par son actuel président, Coverpla a su entamer une véritable mue. Connue pour son activité historique de négoce de flacons verre, la société se démarque désormais par la personnalisation de références standards (30% de l’activité de la PME). Un modèle qui porte ses fruits puisqu’en l’espace de dix ans, son chiffre d’affaires a doublé pour atteindre aujourd’hui 22 M€ (hors Etats-Unis et Japon), en croissance de 15% à fin août 2023. «Notre cellule design, en partenariat avec notre équipe commerciale, veille à ce que notre catalogue de produits soit régulièrement mis à jour, afin de répondre aux tendances du marché. Nos clients peuvent ainsi piocher dans cette offre «mix et match» pour composer leur propre flacon et le personnaliser, soit par un décor réalisé en interne sur notre site niçois soit par l’ajout d’un capot, d’un matériau ou d’un accessoire spécifique que nous allons fabriquer, sourcer ou réaliser en nous appuyant sur notre réseau de partenaires en France ou en Europe», explique Benjamin Saussereau, directeur administratif et qualité de la PME niçoise.
Avec un portefeuille de 160 flacons et 130 capots– dont une centaine au design exclusif Coverpla – la société séduit par sa flexibilité. «Notre proximité avec les verriers est un atout.
Nous gérons de grands volumes de flacons et autant d’éléments nécessaires au montage des pompes ou des capots, ce qui garantit à nos clients un approvisionnement sécurisé et un large choix de pièces de qualité en stock, avec des délais d’expédition très courts.
Nous livrons ainsi sur 64 pays dont 75% en Europe», ajoute Bruno Diépois. Autre atout
de taille : un minimum de commandes à 500 pièces standards sur stock ou à 1500 pièces décorées. «Les maisons de parfums de niche ou les jeunes marques qui se lancent – à la recherche de packagings identitaires – apprécient à la fois cette souplesse et notre créativité. Nous avons ainsi accompagné de nombreuses sociétés dans leur success story, à l’instar d’Essential Parfums pour qui nous venons de réaliser des flacons rechargeables*», commente Florence Ghilardi, directrice commerciale de Coverpla.
Des outils de personnalisation intégrés
Outre un espace de 3000 m² pour le stockage des pièces au catalogue, Coverpla s’appuie sur trois unités industrielles pour fabriquer et personnaliser ses capots. L’usine niçoise intègre ainsi un atelier d’injection plastique. Equipé de huit presses à injecter, dédiées à 95% au Surlyn®, il produit ainsi environ huit millions de capots par an, en tournant en 3 huit, 5 jours sur 7. La totalité des moules est fabriquée en France. «Nos presses sont capables d’injecter des pièces très épaisses de 5 à 15 mm en Surlyn® PC2000. Les billes injectées deviennent liquides dans le moule chauffé à 190°C. Sous 2000 bars de pression, la matière prend la forme de l’empreinte du moule. Les pièces sont sorties par un bras robotisé, et finissent de refroidir entre 15 et 20°C afin d’être conditionnées», détaille Jocelyn Declementi, directeur d’usine. Pour personnaliser ces pièces, l’unité de décoraccueille des équipements de sérigraphie (encres organiques ou émaux) sur des machines semi-automatiques ou automatiques de marque Dubuit, mais également une ligne de tampographie et de marquage à chaud. «Pour la sérigraphie, l’ensemble du process est intégré, de la conception des écrans à la mise sous tension des films en passant par la cuisson en four ou en étuve selon qu’il s’agisse d’encres organiques ou d’émaux», indique le responsable de production. Si l’usage d’encres organiques tend à se généraliser pour des questions environnementales, Coverpla se dit prêt à basculer rapidement sur des encres à séchage UV lorsque le besoin se fera ressentir sur le marché. «Nous proposons bien évidemment à nos clients d’autres solutions de parachèvement – laquage, métallisation, gravure sur verre, etc. – qui sont réalisées par des partenaires externes afin de les accompagner dans leur choix créatif et leur offrir un produit 100% brandé», insiste Bruno Diépois. Enfin, l’atelier d’assemblage– équipé de trois machines automatiques Aptar et de postes manuels – permet de monter pompes (poussoir, corps de pompe et tube en PEHD livré en bobines) et capots selon les besoins du client.
La RSE au cœur de la stratégie d’investissement
En 2020, Coverpla a formalisé son engagement par un bilan carbone et désormais un rapport RSE annuel. Objectif : atteindre la neutralité carbone d’ici 2025. «La RSE est le squelette de notre entreprise, il est le moteur de nos choix d’investissements», aime à rappeler le pdg. Le chantier de modernisation du site niçois a ainsi été l’occasion de renouveler une partie du parc de presses à injecter par des modèles moins énergivores, à savoir des lignes Arburg hydrauliques avec ou sans arrêt moteur et une presse Wittman 100% électrique, pour une enveloppe totale de 300 000 euros. «Grâce à cet investissement et d’autres mesures prises comme le calfeutrage des presses, nous avons pu réduire de 2000 kWh à 800 kWh la consommation électrique de notre atelier d’injection entre 2016 et aujourd’hui, pour une capacité de production équivalente», cite en exemple Jocelyn Declementi. D’autres initiatives ont été déployées pour réduire encore davantage l’empreinte carbone de la PME : nouveau système de contrôle de la qualité de l’air et des rejets, nouveau groupe de refroidissement monté sur variateurs, équipement en LED des ateliers, ou encore recyclage des carottes de Surlyn® pour les broyer sur place et les réinjecter dans la production à hauteur de 15 à 20%. «Nous restons à l’affût de toute autre matériau qui pourrait remplacer le Surlyn®. Nous travaillons ainsi d’autres matières comme le PP et le PP avec charge minérale, le Natureplast® PHI (base glucose 100% biodégradable) ou le Sulapac® LuxeFlex, mais en termes de transparence, de rendu et de prix, le Surlyn® reste pour l’instant indétrônable», avoue le directeur d’usine. Enfin, un projet d’installation de panneaux photovoltaïques d’ici les deux prochaines années est prévu.
Et demain …
Pour Coverpla, le futur de l’emballage premium pour la parfumerie rimera avec les 3R, ceux du recyclé, du recyclable et du rechargeable. Si la société intègre déjà ses rebuts de Surlyn® au sein de ses capots, elle privilégie des flacons verre intégrant du PCR et oriente son portefeuille vers des capots mono-matériaux dès que cela est possible, à savoir sans insert ou faciles à séparer. Les décors sont également pensés pour être compatibles avec un tri optique afin de garantir la bonne recyclabilité des pièces en fin de vie. Autre grand enjeu de la parfumerie : la rechargeabilité des flacons. «On ressent un vrai engouement de la part de nos clients, qui nous challenge sur de nouveaux projets. Aujourd’hui, nous avons huit modèles à notre actif, déclinés en différents formats. Nous faisons en sorte que les pompes proposées soient adaptables à tous nos capots au catalogue, afin que les marques puissent facilement «switcher» sur un format recharge», explique Florence Ghilardi.
Fort du succès de son business model français, Coverpla ambitionne de le dupliquer sur le marché américain au travers de son bureau Coverpla Inc. dans le New Jersey. «Aux Etats-Unis, nous sommes davantage présents sur le marché de la cosmétique, l’intermédiation y est davantage acceptée. Nous anticipons l’intégration future de nos propres outils de fabrication comme c’est le cas à Nice, pour doubler notre chiffre d’affaires sur le marché d’ici deux à trois ans», confie Bruno Diépois. En attendant, la PME prépare l’ouverture de sa prochaine filiale Coverpla Italie au 1er janvier 2024 afin d’accompagner la croissance de la filiale (CA 3 M€) sur le marché italien. Et reste à l’affût de toute opportunité de rachat pour compléter ses capacités d’injection ou de décor dans l’Hexagone.