Des dosages à la carte

Matures technologiquement, les systèmes de dosage installés sur les remplisseuses s’adaptent aujourd’hui aux caractéristiques propres de chaque produit : sa nature, sa quantité ou son profil toxicologique. Les innovations technologiques de demain concerneront davantage la modularité des machines.

Dans le secteur pharmaceutique, comme dans tout autre secteur industriel d’ailleurs, impossible de parler d’un système de dosage unique ou même prépondérant pour un produit à verser dans un contenant. Le choix se fera en fonction du produit. Pour les solides, selon la granulométrie ou la densité des poudres, la solution choisie ne sera pas identique. De même, le système sera différent s’il s’agit de remplir des gélules, des blisters ou des flacons. «La difficulté avec les produits pulvérulents dépend, à l’instar des liquides, de la grande variété des paramètres qui vont influer sur la précision, l’écoulement, la « machinabilité », lorsqu’une problématique de dosage se pose pour un client. Malgré la nécessaire expérience du fabricant dans ce domaine particulier, une analyse du comportement rhéologique de la poudre pourra s’avérer nécessaire afin de connaître les différentes caractéristiques (dispersion granulométrique, adhérence, cohésion, état de surface du grain, effet de voute, compactabilité…)», indique ainsi Damien Guillaume, dirigeant de Darron Pharma, distributeur en France d’équipements de process, packaging et contrôle. «Le fabricant allemand Harro Höfliger, dont nous représentons la gamme de géluleuses en France, est particulièrement à la pointe dans ce domaine. Une équipe de spécialistes disposant de dix salles blanches équipées, permet d’accompagner le client dans ce processus de recherche de la solution adéquate et dans des conditions pharmaceutiques».

Facteurs techniques décisifs
Même logique pour les produits liquides et pâteux. «Chaque technique a ses avantages et ses inconvénients, aucune n’est meilleure que l’autre. Et ce sont les facteurs techniques qui vont être décisifs, plus que le prix ou la cadence», indique Fabrice Escourrou, responsable technico-commercial chez Optima Packaging France. Le spécialiste allemand des machines de remplissage/dosage stérile et aseptique de liquides pour flacons, seringues et capsules, propose trois types de technologie : la pompe à piston rotatif, la pompe péristaltique et la solution du temps-pression. Fabrice Escourrou estime que le deuxième système, qui consiste à comprimer le liquide se trouvant dans un flexible pour le faire avancer, se développe tout de même davantage : «c’est le seul combinable avec un emballage à usage unique, qui est de plus en plus courant. De plus, aucune pièce mécanique n’est en contact avec le produit, ce qui en fait un équipement facile à nettoyer. Les pompes péristaltiques sont adaptées aux produits liquides d’une viscosité aqueuse uniquement. Quant aux pompes à piston rotatif, un système volumétrique où le liquide est aspiré dans une cavité avant d’être poussé mécaniquement vers l’aiguille de dosage, elles sont compatibles avec tous les produits liquides, mais sont indispensables dès que la solution à doser est visqueuse (type acide hyaluronique). La solution du temps-pression – dans laquelle le liquide mis sous une pression maîtrisée dans une cuve est évacué vers les aiguilles de dosage en ouvrant une vanne pendant un temps lui aussi maîtrisé – convient aux produits « biotech », qui sont de plus en plus fréquents, et aux dérivés sanguins, comme d’ailleurs la pompe péristaltique».

Extrait de la revue n° 644 – Décembre 2019/Janvier 2020. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support