Des fins de lignes toujours plus agiles
publié le mardi 31 mars 2020
Le marketing produit et la prise en compte des nouveaux besoins de la distribution alimentaire imposent un surcroît de flexibilité et de réactivité dans les usines, notamment au niveau des fins de lignes où les robots et autres systèmes agiles tendent à remplacer la mécatronique traditionnelle.
“Pour satisfaire leurs propres clients, les nôtres doivent être en mesure aujourd’hui de passer très rapidement d’une production à l’autre, d’enchaîner sans état d’âme de grosses commandes et de petits lots personnalisés», observe Pascal Laborde, directeur général de Tecma Aries. D’où l’importance croissante que revêtent la simplicité d’utilisation des machines et la rapidité des changements de formats. En ce qui concerne les fins de lignes, ces exigences se traduisent par un recours accéléré à la robotique, qui permet de concilier évolutivité des fonctions et compacité plus facilement et à moindre coût qu’avec des systèmes mécaniques classiques. «Récemment, sur la base de deux robots Fanuc, nous avons par exemple réalisé un système d’encaissage multiformats vraiment très compact pour le chai d’une grande maison de vins californienne», illustre le dirigeant. D’une façon générale, poursuit-il, les robots Delta ou polyarticulés tendent à remplacer les robots cartésiens… qui gardent toutefois leur intérêt pour les clients en quête de simplicité ou soumis à de fortes contraintes budgétaires. Afin de réduire encore les coûts pour les faibles cadences (en deçà de 10 caisses/minute), ce fabricant étudie par ailleurs des solutions qui peuvent mettre en œuvre le même robot pour l’encaissage et la palettisation.
Transitique intelligente
Selon le directeur général de Tecma Aries, on distingue en fait deux philosophies opposées dans le domaine des fins de lignes : celle qui privilégie le rapport simplicité/coût et la facilité de mise en œuvre, et celle qui vise l’hyper-flexibilité dans l’esprit «usine du futur», en faisant appel à des technologies plus sophistiquées et potentiellement plus délicates. «Attention, il ne faudrait pas croire que la première approche serait nécessairement celle des PME et la seconde celle des grosses structures : tout dépend en réalité de l’implantation des usines dans le monde, de ses marchés, etc. Mais quoi qu’il en soit, les robots s’avèrent chaque jour plus incontournables !». A ce propos, l’un des débats les plus animés du moment porte sur le rôle promis aux robots collaboratifs. Si Pascal Laborde admet qu’ils pourraient constituer une sérieuse option pour le chargement des machines ou la palettisation des caisses américaines, il ne les juge pour l’instant pas adaptés aux applications de ses clients de l’agroalimentaire au regard des vitesses et des charges admises. «A franchement parler, nous nous intéressons davantage aux systèmes de transport intelligents comme l’Itrak de Rockwell Automation, autour duquel nous avons conçu des fonctions d’encaissage hautement personnalisables». Baptisé Aritrak, ce système encore à l’état de prototype réaliserait une sorte de fusion entre l’encaissage séquentiel et l’encaissage continu. Concrètement, il s’agit de faire défiler en continu (sur des bandes ou des tapis) des produits qui sont ensuite saisis par un manipulateur au moyen d’outils interchangeables embarqués sur des moteurs linéaires, puis déposés soit en tracking pour les cadences élevées, soit en statique à travers des embauchoirs pour des produits serrés dans leurs caisses. «Le changement de recette d’encaissage se fait tout simplement en la sélectionnant sur l’écran tactile de l’IHM», précise le directeur général.
Extrait de la revue n° 646 – Mars 2020. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support