Emballages snacking et sandwichs : le carton confirme sa percée
publié le samedi 30 avril 2022
Le carton se taille progressivement une place de choix auprès des clients des fournisseurs et des consommateurs de snacking. Si l’offre des emballages en carton s’étoffe, la pénurie des matériaux menace les usines et, pour l’instant, peu d’autres alternatives (comme les emballages réutilisables) sont réellement opérationnelles.
La restauration rapide a progressé de 5000 points de vente depuis 2019. «Dans les boulangeries, où le snacking a été bien relancé pendant les confinements, l’activité reprend au même niveau que 2019. 73% de la restauration à table déclare faire de la vente à emporter. Tout cela a été porté par la livraison, qui a bondi de plus de 33% entre 2018 et 2020. Le snacking n’a jamais cessé de progresser ces dernières années et cela s’est accéléré depuis la crise sanitaire», constate Nicolas Nouchi, responsable des études de marché pour CHD Expert. Selon lui, la satisfaction du consommateur repose sur de nombreuses nouvelles variables, qui vont au-delà de l’offre alimentaire. «Dans la restauration rapide, la meilleure alternative pour mettre en valeur la proposition est le conditionnement, désormais vu comme une opportunité de créer de la satisfaction. Sa fonctionnalité est importante également : l’emballage joue un grand rôle lors du transport, pour que le consommateur récupère un joli plat qui reste chaud», ajoute-t-il.
Le développement durable est un enjeu fort, accentué par de nouvelles règlementations et les mentalités des consommateurs qui évoluent. Les enseignes diminuent le recours au plastique. Chez les indépendants, les choix de conditionnements plus écologiques témoignent de l’engagement du restaurateur. Pour Nicolas Nouchi, cela se traduit par «l’augmentation des emballages en papier, en carton, et la premiumisation des packs, avec parfois une mise en scène plus haut de gamme de la proposition. Les emballages sont aussi plus fonctionnels, plus variés pour s’adapter à la diversification de l’offre snacking», dit-il.
Les consommateurs ont en effet du choix. Mi 2021, les grandes tendances portaient sur la reprise du sandwich sous toutes ses formes, un engouement pour les salades, et des parts de marché accrues pour les plats ethniques.
Pénurie de carton et de papier
Les fournisseurs adaptent donc leurs offres à ce marché en mouvement. Alphaform, entité du groupe Guillin, propose des solutions d’emballage pour certains commerces (boulangeries, charcutiers-traiteurs) ainsi que pour la restauration hors domicile. Ses gammes comptent des emballages en plastique (PP, PET et PS), en carton et en cellulose (vierge ou bagasse). «Sur notre marché, la plus grosse part des demandes, en volume, reste sur le plastique, qui protège bien les aliments et est plus économique – un détail important pour les petites structures. Mais le carton se développe fortement, poussé par les demandes des consommateurs et la règlementation. Les restaurateurs et les artisans apprécient également de pouvoir personnaliser leurs produits plus facilement avec du carton. Cette forte demande nécessite d’anticiper car ce matériau est aujourd’hui contingenté et son approvisionnement, difficile. On ne fait pas encore face à des ruptures mais on est en surchauffe ! Et de fait, les coûts augmentent», note Arnaud Mezeray, directeur commercial d’Alphaform. «Nous avons constaté un grand abandon du plastique, et nous trouvons aujourd’hui confronté à une véritable pénurie de papier et de carton. Nous n’avons jamais connu une telle situation. De nombreuses usines sont contraintes de réduire, voire d’arrêter leur production», renchérit Serge Merran, dirigeant de la société First Pack, qui fait produire ses propres designs d’emballages. L’entreprise travaille pour le marché du snacking dans son ensemble : traiteurs, restauration collective ou traditionnelle, points de vente de restauration rapide, dark kitchen (des cuisines uniquement destinées à la livraison)… L’explosion de la consommation lors de la crise sanitaire a accéléré les problématiques d’approvisionnement des matériaux.
Extrait de la revue n° 667 – Avril 2022. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support