Les systèmes de bouchage accompagnent l’écoconception
posted Friday 19 January 2024
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Bouchons attachés, capsules allégées, couvercles « 2-en-1 » … : la mise en œuvre de ces solutions de fermeture éco-conçues passe par une refonte, ou du moins une adaptation des matériels de pose existants.
Plus de temps à perdre : les retardataires qui n’auraient pas mis leurs lignes d’embouteillage en conformité avec les futures exigences* relatives aux bouchons en plastique solidaires n’ont que quelques mois pour agir ! «Cette évolution réglementaire génère une activité soutenue pour nos équipes», confirme Christophe Delpech, directeur commercial de Zalkin (groupe ProMach). À y regarder de plus près, la généralisation prochaine des bouchons attachés n’est en fait pas la seule raison qui explique le surcroît d’animation que connaissent actuellement les ateliers de cet acteur mondial du capsulage. «Pour un certain nombre de clients, cette étape obligatoire est aussi l’occasion de revoir leurs bouchons de A à Z en cherchant à en diminuer à la fois le coût et l’impact environnemental, ce qui peut passer par un allègement ou par un changement de matériau. Et, bien entendu, nous adaptons nos machines et nos solutions de façon à accompagner au mieux nos clients dans leur démarche».
S’agissant des bouchons attachés, l’adaptation peut être relativement simple puisqu’il suffit de remplacer la partie basse de tête de capsulage (le chuck), c’est-à-dire la pièce qui reprend l’empreinte exacte du bouchon. «Il faut cependant que la modification soit parfaitement réalisée pour éviter d’éventuels soucis de prise de bouchon au niveau de la charnière si la symétrie n’est pas parfaite», prévient le directeur commercial.
Lorsque les bouchons sont allégés en plus d’être attachés, il met aussi en garde sur la réduction de leur fenêtre d’opérabilité par la tête de vissage : «ces bouchons sont souvent moins hauts, avec des parois plus fines, ce qui augmente le risque de casse en cas de dépassement du couple de serrage. C’est pourquoi nous préconisons en l’occurrence le recours à des têtes hystérésis (Série H) dont le couple de déclenchement est facilement réglable – en jouant sur la position relative des pièces magnétiques internes – avec une précision et une reproductibilité supérieures à celles des têtes classiques».
Fonctions 4.0
Zalkin a d’ailleurs rehaussé la précision de ces têtes hystérésis avec une nouvelle gamme de matériels (série H6 Compact) rendus plus compacts et plus légers dans l’objectif de réduire l’inertie du vissage. «La série H6 Compactvise plus particulièrement les lignes haute cadence opérant à vitesse variable, non parce que ces têtes seraient plus rapides mais parce que leur couple de serrage est constant en toutes circonstances», précise Christophe Delpech. En ce qui concerne les changements de matériaux, ce dernier indique qu’ils n’ont généralement que peu d’incidences sur les conditions de vissage. «Il peut y avoir des réglages à revoir, mais guère plus. Et cette opération s’avère aisée sur les têtes récentes : nos clients peuvent la plupart du temps le faire eux-mêmes en suivant nos instructions».
Pour les changements de design plus importants, Zalkin dispose d’un laboratoire de test dans lequel il reproduit les conditions réelles des équipements sur les lignes de conditionnement (force d’application verticale, tolérance au décentrage, vitesse angulaire de vissage, couple de fin de serrage…). «Dans ce laboratoire, nous accueillons les fabricants de bouchons et les clients de façon à leur apporter notre expertise dans la définition des paramètres d’application et tester les limites des bouchons. Les problèmes observés en amont permettent aux designers de bouchons de retravailler leur produit avant l’investissement dans le moule d’injection et aussi d’accélérer la mise en production chez nos clients».
Outre des têtes et des tourelles de bouchage intégrées dans les monoblocs de remplissage, Zalkin fournit également des machines indépendantes comme les toutes nouvelles capsuleuses iMo.CA MH(multi-têtes, jusqu’à 30 000 bouteilles/heure) et SH (mono-têtes). «Ces équipements ont bénéficié d’améliorations tous azimuts (accessibilité, consommation d’électricité et d’air comprimé, conception hygiénique, facilité d’usage de l’IHM, rapidité des changements de formats…) mais c’est sans doute par leur préparation au 4.0 (collecte de données d’exploitation, maintenance prédictive, etc.) et leurs capacités de communication qu’ils se démarquent le plus».
Couverclage « 2-en-1 »
Une course à la digitalisation dont Zalkin n’est assurément pas le seul protagoniste et dans laquelle on retrouve par exemple Arol et sa solution de bouchage Smart Closure System qui garantit, pêle-mêle, «un contrôle précis de l’ensemble du processus, une réduction du coût total de possession, la prolongation de la durée de vie de la machine…». Même volonté également chez ce fabricant d’accompagner ses clients dans l’éco-conception comme l’atteste la présentation de la station de mesure automatisée ClosureXpertLab. Nous y reviendrons…Dans ce domaine du bouchage, force est d’ailleurs de saluer la capacité d’adaptation sans faille des systèmes de pose à l’innovation packaging. Illustration chez IMA Food qui propose depuis peu à travers ses marques Erca et Hamba la mise en œuvre d’un dispositif de fermeture novateur développé par l’entreprise Säntis Swiss Prime Packing (ex-SwissPrimePack). «Il s’agit de fermer un pot grand format (250 à 750 ml) typiquement destiné à des produits laitiers dont la consommation s’étale sur plusieurs jours, avec par conséquent une problématique de réouverture et d’étanchéité. Plutôt que de faire appel au duo classique opercule aluminium/sur-couvercle coiffant en plastique, le bouchage est assuré en l’espèce par un couvercle à la fois rentrant, scellé comme un opercule, mais plus rigide, et repositionnable après ouverture», explique Johan Degardin, responsable commercial France des marques Erca, Gasti, Hamba, Hassia et Fillshape.
Scellage « sur-mesure »
Au lieu de deux déchets (en plus du pot) après consommation du produit, cette solution offre l’avantage de n’en produire qu’un seul. Une opération d’autant plus vertueuse sur le plan économique et environnemental que ce déchet est constitué du même matériau que le récipient (PP ou PET). «À l’avenir, pour faciliter le recyclage, nous pourrions aussi faire comme pour les bouteilles, c’est-à-dire attacher le couvercle en le soudant totalement à son pot sur une certaine portion de la périphérie», ajoute le responsable commercial.
Conçue à l’origine par la société Hamba pour un client suisse, la machine qui réalise ce couverclage vient d’être adaptée par l’usine Erca de Falaise (Calvados) pour un autre client, et peut l’être à nouveau pour qui serait intéressé. Cadence de cette machine : 12 000 à 14 000 pots/h (huit pots par cycle). «C’est le scellage qui est particulier, avec des paramètres (pression, durée, température) sensiblement de ceux que l’on fixe habituellement du fait de la faible quantité de laque utilisée, détaille Johan Degardin. Nous avons donc construit différents une nouvelle tête de scellage ainsi qu’un système de dépilage spécifique pour les couvercles. Le reste de la ligne est plus conventionnel et comprend entre autres une remplisseuse Erca Fill and Seal Linéaire (EFS-L)sélectionnée pour sa flexibilité et la rapidité de ses changements de formats».