Flacons : la vision industrielle devient (très) intelligente
posted Wednesday 30 September 2020
Si l’inspection visuelle par l’œil humain reste irremplaçable dans certains cas, les industriels de la parfumerie/cosmétique et surtout de la pharmacie ont de plus en plus recours à des caméras pour contrôler la qualité des contenants en verre, y compris recyclés.
A l’ère de l’Usine du futur, l’être humain reste la machine la plus perfectionnée qui soit, et le domaine du contrôle qualité par la vision ne fait pas exception à la règle. La preuve, ce sont les fabricants de machines qui le disent ! «Il y a 360 millions de travailleurs en usines dans le monde… et 35 millions font de l’inspection visuelle. Il est donc faux de dire que la vérification de la qualité d’un produit par l’œil humain est en voie de disparition», estime ainsi Anthony Ragot, Global account manager de l’entreprise américaine Cognex, un des leaders mondiaux de la vision artificielle pour l’industrie. Pour Olivier Fort, gérant de l’entreprise française O2Game, qu’il définit comme une «société plutôt intégrateur de solutions que paramétreur de caméras», l’être humain est supérieur car il n’est pas qu’un œil. «Un opérateur est capable de prendre le produit, de changer d’angle, de se déplacer pour avoir une lumière différente et se faire son avis définitif sur la réalité d’un défaut. Il manque à la machine la contextualisation du positionnement d’objet, alors que l’humain va intégrer un ensemble d’histoires, de vécus». Mais ceux qu’on appelle les « trieurs » ont aussi des défauts se mariant mal à la rigueur industrielle. C’est en tout cas l’avis de Jean-Luc Logel, président de la société lyonnaise IRIS Inspection Machines, spécialiste du contrôle caméra pour les emballages en verre : «trois raisons font que le contrôle par l’œil humain va progressivement disparaitre. D’abord, le coût de la main d’œuvre. Ensuite, l’augmentation des cadences qu’un opérateur ne peut plus assurer au-delà d’un certain rythme. Et enfin, l’homme est moins fiable qu’une machine. Dans la durée, il se fatigue».
Le verre, vivant et imparfait
Dans les secteurs parfumerie/cosmétique et pharmacie, la machine peut-elle prendre le relais de l’être humain pour l’inspection visuelle des contenants en verre ? La question est d’importance pour Olivier Fort : «le verre est un matériau vivant. Ainsi, un flacon aura des variations non négligeables de taille et volume car la fonte n’est pas parfaite et le matériau évolue». Pour le dirigeant d’O2Game, le choix entre humain et machine va être fonction de la situation : «plus on rentre dans le luxe et la notion de produit parfait, plus l’industriel a des marges pour du contrôle humain, qui sera fiable car il aura moins de quantité à analyser. De plus, l’inspection peut être liée à des corrections, par exemple une trace de doigt que l’opératrice va effacer avec un chiffon. Mettre un tel contrôle en place sur une machine sera très lourd. Si, au contraire, il y a du débit et pas de manipulations complexes associées, il va être possible de travailler sur différents types de caméras pour arriver à repérer l’essentiel des défauts que le client veut voir».
Extrait de la revue n° 650 – Août/Septembre 2020. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support