Le constructeur Cama affiche son ambition et adapte son offre
posted Monday 31 January 2022
Après plus d’un an aux commandes de la filiale Cama France du constructeur italien, Pierre Therville (photo) fait le point sur les ambitions du groupe, les dernières nouveautés machines ainsi que la stratégie de croissance de l’entité française.
Quel bilan tirez-vous de l’année 2021 et quels ont été les temps forts du groupe Cama ?
Le groupe a clôturé l’exercice 2021 à environ 75 M€, une performance qui s’appuie notamment sur les investissements machines de nos grands comptes clients mais également sur la bonne santé du marché du PET food, que ce soit en France, en Europe ou à l’international. Cette année a été également marquée par le lancement de deux machines wrap à pas court, qui répondent aux besoins du secteur agroalimentaire de conditionner de plus petits lots d’unités de vente pour gagner en flexibilité et réactivité. Cama a pour objectif d’atteindre rapidement la barre symbolique des 100 M€ de chiffre d’affaires : nos carnets de commandes sont déjà remplis à 80% pour 2022. Seul bémol : les risques de report de facturation dans un contexte économique compliqué, où la flambée des prix et les retards d’approvisionnement des matières premières s’intensifient. Pour autant, la direction poursuit ses investissements : les équipes sont en cours de transfert sur le nouveau site de Molteno, au nord de Milan en Italie.
Avec une surface de 35 000 m² dont 25 000 dédiés à la production et aux bureaux, l’usine pourra accueillir des lignes complètes et aura pour ambition de rassembler un pool de co-traitants privilégié.
Quelles sont les spécificités du marché français ?
L’Hexagone a toujours été une zone de challenge en termes de technologies et un marché stratégique derrière les Etats-Unis, avec un CA de 14M€ en 2021 réalisé principalement en confiserie, biscuiterie, épicerie et PET food. On y observe la croissance organique des PME et un positionnement axé sur une croissance dynamique du secteur non alimentaire. Début 2022, une ligne d’assemblage de rouleaux de scotch réalisée à partir de nos modules verra le jour. Une première pour notre groupe et un projet sur-mesure que Cama aimerait dupliquer à l’avenir pour nous ouvrir un nouveau champ de possibles. L’autre grand défi que m’a confié Daniele Bellante, directeur général du groupe Cama, lors de ma nomination en novembre 2020, est de signer notre grand retour sur le marché des produits laitiers. Nous avons ainsi équipé en 2021 huit usines laitières de nos solutions EOL (End of Line) capables de gérer différents formes et tailles d’emballages. Outre leur polyvalence, ces outils réalisés à partir de nos modules IF permettent de répondre aux enjeux de durabilité. Pot, étiquette et joint peuvent être, par exemple, tous fabriqués en mono-matériau PET. Nous travaillons également avec différents acteurs sur des projets de mécanisation d’emballages carton pour de futurs développements.
Quels sont les autres axes stratégiques du groupe ?
Nous souhaitons également remettre en avant notre offre de suremballeuses en continu qui a été totalement revue, après deux ans de développement. Plus performante, flexible et compacte, cette nouvelle série MPbénéficie d’une conception modulaire et offre des capacités cadences / formats élevées. Elles bénéficient de l’architecture unique CAMA BTG soit «0 rétention & corps creux», grande accessibilité, armoires et industrie 4.0 intégrées. Les changements de format sont simples et rapides, un changement de pas prenant, par exemple, moins de 20 minutes. Le chargement a été aussi facilité pour l’opérateur grâce à un magasin situé plus bas. Il est également possible d’intégrer un module d’encaissage pour éviter les convoyeurs de transfert. Disponible en trois variantes, la série MP a déjà séduit plusieurs entreprises laitières de renommée mondiale.
Quel est, selon vous, l’élément de différenciation de Cama ?
Outre notre expertise machines, le fait d’intégrer en interne la partie robotique est une vraie force. En 2020, nous avons fait encore évoluer l’architecture de nos châssis et la cartérisation de nos robots. Résultat : des solutions de chargement plus performantes et rapides. Nous travaillons actuellement à améliorer la surface de travail de nos robots, et à plus long terme réfléchissons à des applications sur des produits nus qui nécessiteraient des solutions robotisées lavables.
Extrait de la revue n° 664 – Décembre 2021/Janvier 2022. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support