
L’encaissage : flexibilité et simplicité d’utilisation !
posted Friday 28 March 2025
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Totalement automatisées, semi-automatiques ou manuelles ; verticales, latérales ou wrap around : les encaisseuses doivent répondre aux problématiques de productivité, de flexibilité et de qualité des industriels de la pharma et des produits cosmétiques.
« Initialement spécialisés dans l’encaissage wrap pour l’agroalimentaire, nous nous adressons désormais aussi à l’industrie cosmétique. Nous avons dérivé nos machines pour passer de la caisse wrap à la caisse américaine qui représente, selon moi, 80% de la demande des industriels de ce secteur. Nous proposons ainsi, pour ce marché, des équipements à cadences plus modérées que pour l’agroalimentaire mais extrêmement compacts et simples mécaniquement. Ils permettent d’encaisser des produits multiformats, en chargement latéral (side load) ou de charger des caisses carton par le dessus (top load) pour emballer bidons, flacons et doypacks», explique Christophe Chatelier, directeur commercial de Jyga qui précise, par ailleurs, qu’au sein de l’offre de l’entreprise sont commercialisées des machines polyvalentes qui effectuent la formation de la caisse, le chargement ainsi que la fermeture grâce à une générateur de colle intégré.
Si d’autres fabricants de machines d’encaissage mettent également en avant leur offre d’équipements monoblocs, compacts et multifonctions – comme la société MG-Tech qui propose, depuis quelques années, un ensemble «tout-en-un» (formeuse de caisses, encaisseuse, poste d’identification de caisses par marquage, palettiseur) dont l’encombrement n’est que 6 m² au sol. Plus récemment, le constructeur a dévoilé sa dernière formeuse de caisses Ecobox, équipée d’un magasin vertical. L’atout majeur de cette configuration est de pouvoir proposer aux industriels une machine peu encombrante, qui peut s’adapter facilement et rapidement dans les installations existantes. Un souhait de flexibilité des machines pour pouvoir aisément changer de format est constaté par l’ensemble des fabricants de machines. Ainsi, l’encaisseuse compacte et multiformat, présentée par Jyga à l’occasion du dernier salon Cfia Rennes, se distingue ainsi par sa capacité à s’ajuster automatiquement aux différents formats en moins de deux minutes.
Jean-Marc Passemard, responsable marketing communication de Sidel, rappelle, pour sa part, l’importance du traitement produits avant la mise en caisse. «Le regroupement en lot des produits avant de les introduire dans l’emballage secondaire est l’un de nos savoir-faire clés», relève-t-il. Sidel a développé des systèmes de regroupement qui permettent de traiter des emballages de forme à des niveaux de cadence importants, tout en conservant un niveau de flexibilité important pour les changements de format. «Aussi, un même produit peut être conditionné dans des emballages primaires et des tailles différentes. Cela induit des phases de production plus courtes d’un même format, et par conséquent des changements de formats plus fréquents, souligne Jean-Marc Passemard. Nous avons ainsi conçu des systèmes qui protègent les produits, mais qui permettent aussi de passer d’un format de flacon à un autre par exemple, en prenant moins de trois minutes. Pour les changements de format manuels, le process est simplifié pour les opérateurs avec des outils allégés en masse pour moins de pénibilité. Pour les systèmes complètement automatisés, des moteurs de réglages se chargent du changement de format, même s’il reste parfois des pièces qu’il faut remplacer manuellement».
Des opérations simples pour une flexibilité optimisée
Depuis 2023, Sidel propose une version optimisée de son système de regroupement flexible Cermex ProSelexpour les flacons complexes et instables, compatible avec tout type d’encaisseuse. Un système de peignes – permettant de prendre à la volée et de regrouper en douceur un ensemble de flacons au point d’encaissage – offre une alternative aux vis qui peuvent provoquer des frottements et qui nécessitent plus de manutention lorsqu’il faut les enlever. «Le démontage des peignes, très simple, est la seule chose à changer mécaniquement. Ensuite, il suffit de modifier la recette au niveau de l’interface machine. Le système ajuste automatiquement ses réglages, sa cadence au nouveau format», précise Jean-Marc Passemard.
Conçue pour former des emballages carton à partir de découpes à plat, avec des produits introduits automatiquement à l’aide d’un à trois robots tripodes, l’encaisseuse ICPde Ixapack Packaging répond au besoin de mise en caisse wrap avec des changements de formats tout aussi aisés. Afin de faciliter le travail des opérateurs et de réduire les temps d’arrêt entre deux productions, les changements de format sont automatisés. Seuls les préhenseurs des robots sont à changer manuellement mais sans outil. «Les changements de format rapide et la flexibilité des machines sont deux axes de développement importants pour nous, en 2025, en tenant compte du poids des outillages. Ces derniers ne doivent pas être trop lourds pour les opérateurs. Nos machines sont conçues pour permettre une prise en main simple et rapide, et offrir une ergonomie maximale. La formation des opérateurs et conducteurs de ligne, tout comme le suivi possible en temps réel de la productivité sont deux autres points que nous mettons en avant», souligne Quentin Hay, représentant technico-commercial de Ixapack Packaging.
Spécialisée en automatisation de lignes complètes d’emballage, robotique et mécanique, la société Unista a breveté un système de carrousel qui permet de mettre en caisse toutes sortes de produits avec très peu de réglages et d’outillages. Détentrice d’un autre brevet pour le coiffage de lots pour l’encaissage, la PME s’attache à proposer des équipements qui offrent la possibilité de passer automatiquement d’une configuration de format (caisse ou produits à emballer) à l’autre. «Les industriels recherchent des machines flexibles et simples à piloter. Nous proposons ainsi à nos clients des machines technologiquement parlant à la pointe, mais ultra-faciles à utiliser. Il est simple de faire compliqué, il est compliqué de faire simple !, explique Fabien Richard, développeur ventes produit chez Unista. Le turnover dans les entreprises est tel que cela nécessite d’avoir des équipements que les opérateurs peuvent manipuler sans qualifications spécifiques pré-requises».
Un contrôle qualité automatisé
Autre point apprécié des acteurs de la cosmétique et de l’industrie pharmaceutique : le contrôle qualité intégré. Les fabricants d’encaisseuses peuvent proposer un contrôle par pesée ainsi que des systèmes d’inspection visuelle par caméras. «Parce que le problème inhérent à l’automatisation, c’est qu’il y a plus de contrôle humain ! Il s’agit donc de «voir» si les caisses sont bien fermées et complètes, et de vérifier qu’elles sont bien étiquetées ou marquées, avec les bons codes. Pour éviter les fraudes, certains fabricants de produits cosmétiques apposent des codes uniques sur leurs produits. Nous sommes en mesure de leur proposer la traçabilité de ces produits. En outre, nos machines peuvent être certifiées CFR 21 Part 11 avec un audit trail intégré», indique Fabien Richard.
«Sidel a intégré tous les aspects de l’étiquetage, du contrôle et de l’éjection des produits que nous avons demandés, en adaptant le process de fin de ligne à nos besoins de traçabilité», relate, pour sa part, Aurélien Bernier, chef de projet capacité investissement chez Guerlain, confirmant ce besoin des marques de pouvoir compter sur la traçabilité de leurs produits. Chaque étui, caisse et palette est étiqueté à l’aide de codes-barres et d’étiquettes qui sont lus, enregistrés et agrégés dans la base de données centrale de Guerlain. La marque peut à tout moment garantir l’origine des produits et leurs caractéristiques complètes en effectuant une recherche dans sa base de données centrale : elle peut ainsi supprimer tout produit contrefait qui n’est pas enregistré, ou identifier tout produit distribué sur le mauvais marché. Sidel précise que ses équipements de fin de ligne doivent générer plus de 4 000 échanges d’informations par palette pour contrôler l’ensemble du process de qualité, tout en maintenant un niveau élevé de disponibilité et d’efficacité avec des marges d’erreur inférieures à 1% par ordre de fabrication.
Autre contrôle possible : celui des machines ! «Nous pouvons installer des systèmes de caméras qui enregistrent ce qui se passe à l’intérieur des équipements. Cela permet, en cas d’incident, de revoir ce qu’il s’est réellement passé, de trouver la cause racine du problème et d’appliquer les bonnes actions correctives», indique Jean-Marc Passemard.