Les manchons face à l’enjeu du recyclage
posted Wednesday 30 September 2020
Le secteur des manchons rétractables et étirables n’échappe pas aux nombreuses interrogations sur l’avenir de l’emballage et sur les différentes options plus respectueuses de l’environnement. Les fournisseurs misent sur la recyclabilité – actuelle et future – des films et sur l’intégration de matières recyclées. Dans les centres de tri, la gestion des manchons reste compliquée.
Les fabricants de manchons réduisent les quantités de matières, notamment en diminuant autant que possible les épaisseurs tout en conservant les fonctionnalités requises. «Le manchon étirable tend, selon les secteurs d‘application, vers des épaisseurs de 50 ou 60 microns – contre 80 microns précédemment», indique Jean-Luc Allègre, directeur général de Decomatic. Les manchons comptent pour 60% de l’activité de la société, dont 45% de manchons étirables, et 15% de rétractables. Le fournisseur Reynders, imprimeur d’étiquettes, adopte également cette démarche pour ses manchons rétractables. «Nous réduisons l’épaisseur des films à 40 ou 35 microns au lieu de 50 ou 45 microns – à condition que la productivité reste identique chez les clients, bien sûr. Cela peut être envisagé sur des cadences plus faibles. Par ailleurs, nos machines permettent des calages rapides, générant ainsi peu de perte de matière», remarque Pierre Mahiet, responsable grands comptes chez Reynders.
EOS Innovation fournit des manchons étirables en élastomère. «Dès le début, nous nous sommes posés la question du déchet, bien que l’élastomère ne gêne pas le processus de recyclage du verre dans la filière classique : ce matériau se dégrade lors de l’étape de refonte du verre. Mais nous cherchons à réduire la part de plastique. Ces manchons sont destinés à avoir du relief, donc la réduction de matière à la base n’est pas adaptée – même si c’est possible : nous l’avons réalisé pour un projet, diminuant de 10-15% la part d’élastomère. Nous faisons plutôt le choix d’intégrer des matériaux comme du liège ou de la craie: nous réduisons ainsi de 20 à 30% la part de l’élastomère. Cela peut créer de petites particules visibles : c’est intéressant visuellement, et cela ne change rien à la machinabilité», assure Charles Barangé, responsable du développement des produits pour EOS Innovation. «Il est par ailleurs possible d’intégrer 10 à 15% d’élastomère recyclé, mais pas plus car nous rencontrons vite une limite de process», ajoute-t-il.
Incorporer de la matière recyclée
L’intégration de matière recyclée constitue en effet une autre piste. Decomatic cherche à intégrer du PE recyclé dans ses manchons étirables. Les avancées sont prometteuses mais ils subsistent des freins techniques, et il reste difficile d’obtenir une performance d’élasticité et d’imprimabilité élevée. Cela dépend notamment de la qualité du grade du PE recyclé. «Le manchon étirable revient avec plus d’intérêt dans le secteur alimentaire car nous travaillons avec du PELD, qui convient pour le recyclage. En outre il tient sans colle, et les recycleurs apprécient», souligne Jean-Luc Allègre.
Extrait de la revue n° 650 – Août/Septembre 2020. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support