Les patchs transdermiques : une voie innovante pour se protéger
posted Sunday 31 October 2021
Parmi les formes galéniques à libération prolongée, les patchs transdermiques sont un marché de niche, puisque seule une vingtaine de molécules sont exploitées sous cette forme. La barrière de la peau est difficile à passer, et trouver la bonne combinaison d’excipient, de masse adhésive et de principe actif, nécessite une expertise rare chez les industriels. La fabrication requiert également des outils et compétences clés chez les façonniers (AdhexPharma, Lohmann Therapie-Systeme AG et Danapak Flexibles). Mais une fois ces barrières à l’entrée franchies, elles constituent une formidable protection contre la concurrence. Exemples : nicotine (sevrage tabagique), fentanyl (analgésique opioïde), lidocaïne (anesthésique), traitement hormonal substitutif (oestradiol) ou encore rivastigmine (Alzheimer).
Le marché des patchs transdermiques est aux mains d’une dizaine d’acteurs internationaux, dont AdhexPharma, installé à Chenôve, en Bourgogne-Franche-Comté. «Nous avons commencé notre activité de CDMO dans la fabrication de patchs hormonaux pour Solvay en 2008, puis nous l’avons étendu aux films oraux, une technologie similaire», présente Patrick Amberg, directeur du développement commercial chez AdhexPharma.
Un savoir-faire intégré et différenciant
Avec le vent en poupe, AdhexPharma a vu son chiffre d’affaires progresser de 2,8 à 27 millions d’euros en l’espace de douze ans. D’importants contrats se sont révélés de véritables accélérateurs de croissance, comme le patch générique anesthésique local lidocaïne prilocaïne distribué notamment par Biogaran et Zentiva, ou encore le patch nicotinique nouvelle génération des Laboratoires Pierre Fabre, leader français sur le sevrage tabagique. L’année dernière, AdhexPharma a innové avec un patch générique pour Alzheimer (rivastigmine) aux Etats-Unis, ce qui a valu à son site de Chenôve d’être homologué par la FDA. La société assure avoir investi plus de 15 millions d’euros dans son outil industriel ces huit dernières années. Aujourd’hui, son usineest qualifiée pour fabriquer des lots commerciaux et cliniques sous forme de patchs, films oraux, films buccaux, et, depuis six mois, des dispositifs médicaux. Avec une nouveauté depuis le premier trimestre 2021 : un laboratoire de formulation de pointe avec une équipe dédiée. L’objectif étant d’élargir la palette de services à l’industrie pharma et aux biotechs, du développement de formulations à l’accompagnement analytique et la transposition industrielle. «Nous pouvons aider le laboratoire ou la biotech à repositionner sa molécule ou innover dans le patch ou film oral pour se projeter», explique-t-il. Pour le patient, qu’il soit âgé et polymédiqué ou très jeune, l’observance est facilitée dans le cadre de ces nouvelles formes galéniques qui délivrent la juste dose. A la fois sûr et simple d’utilisation, le patch diffuse en 24 à 48h, voire jusqu’à 7 jours en fonction des formulations. «Lorsque les molécules sont éligibles à l’administration transdermique, c’est un vrai atout en terme cinétique. L’administration se rapproche de la perfusion de manière diffuse et continue. La posologie est simplifiée pour le patient», note Patrick Amberg.
Extrait de la revue n° 662 – Octobre 2021. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support