Verpack augmente sa capacité de production et prépare l’avenir
posted Saturday 31 August 2024
Abonnez-vous à la revue pour lire la suite de l'article
s'abonner
Fort de deux années de belles progressions en 2022 et 2023, le groupe Verpack investit dans de nouveaux équipements sur ses usines françaises et agrandit son site tunisien pour augmenter sa capacité de production et gagner en réactivité. En parallèle, l’entreprise travaille sur ses futurs projets de croissance externe par rachats.
Avec 480 employés, Verpack, spécialiste en packaging secondaire de luxe (60% en coffrets, 40% en étuis), jongle au quotidien avec les commandes des plus grands noms de la cosmétique et de la parfumerie (Nuxe, Cartier, Caudalie, Lacoste, L’Occitane, Chanel, Yves Rocher, etc.). Si le secteur représente plus de 70% de son activité, le fabricant a su diversifier son portefeuille dans d’autres marchés : mode, vins & spiritueux, joaillerie et horlogerie de luxe, épicerie fine… Résultat : 63 M€ de chiffre d’affaires en 2023, fruit de deux années de croissance (+20% respectivement en 2022 puis en 2023). 2024 s’annonce cependant plus contrastée selon Stéphane Viers, président de Verpack : «l’année sera davantage celle de la consolidation, les marques ayant procédé à un déstockage de leurs produits sur le premier semestre 2024», annonce-t-il. Un constat qui n’entame pas pour autant la stratégie de développement de l’entreprise familiale, créée en 1993 par Jean-Claude Viers, et dont le capital a été ouvert en mars 2020 au Crédit Mutuel Equity (20%) et aux salariés (5%) pour accompagner sa croissance. «Aujourd’hui, entre 5 à 6% de notre chiffre d’affaires est investi chaque année pour monter en capacité de production et améliorer nos outils afin de répondre aux besoins de nos clients», indique Stéphane Viers. Une enveloppe qui permet de garder à la pointe son parc de six usines dont cinq en France : deux pour les étuis (Avallon et Eysines), trois pour les coffrets (Domont, Migennes et Tunisie) et une en Touraine avec PLV37, site défini comme un « couteau suisse » offrant à la fois des services d’impression numérique, de décor, de pliage/collage de très petites séries (50 à 500 pièces), servant à sécuriser les approvisionnements du groupe en pelliculage et en sérigraphie.
A Migennes, le coffret est roi
Reprise en 2006 par Verpack avec l’usine d’Avallon – anciennement détenues par CLP Packaging – l’usine de Migennes se déploie sur 1300 m² et deux unités de fabrication dédiées à la production de coffrets et de boites pliantes, complétées par du thermoformage – vestige d’un savoir-faire en plasturgie de CLP Packaging pour fournir les clients historiques en plateaux repas et opercules de pots – et du conditionnement de produits. Selon les périodes d’affluence, entre 70 et 250 salariés sont nécessaires pour faire tourner les lignes. «Les campagnes de Noël monopolisent six mois d’activité. L’idée est de faire sortir l’usine de cette saisonnalité pour avoir une activité lissée tout au long de l’année», confie Céline Plazenet, directrice du site de Migennes. Pour ce faire, Verpack s’est appuyé sur le passage du plastique au carton. «Durant 30 ans, le calage thermoformé ou les solutions en mousse n’avaient pas évolué. Avec l’arrivée du coffret tout carton, ce qui a été vécu au début comme un mal nécessaire est devenu un challenge pour nos équipes car il a fallu répondre à de nouvelles contraintes esthétiques, économiques et industrielles tout en offrant une mise en forme facilitée à nos clients», ajoute Bruno Lefebvre, directeur commercial du groupe Verpack, qui a fait le choix du carton ondulé. A grammage équivalent, il se montre plus résistant que le compact et absorbe mieux les chocs. En 2022 et 2023, deux nouvelles machines de découpe ont ainsi renforcé l’activité de découpe carton et calage carton. En parallèle, le fabricant a su se démarquer depuis cinq ans en produisant de façon automatisée un coffret recouvert pliable à plat, avec languettes de fermeture. «Ces coffrets sont fabriqués à partir d’une carcasse en ondulé sur lequel est collé un papier imprimé : il s’agit d’un mix entre un coffret rigide et une boite pliante. Transportés à plat, 700 de ces coffrets peuvent être conditionnés par palette contre 250 pour des coffrets montés», indique Céline Plazenet. Adopté entre autres par L’Occitane, le concept a été décliné en quatre formats de coffrets pliants disponibles toute l’année à partir de 1000 pièces. Autre point fort de Verpack : l’impression numérique de la partie extérieure du coffret permet une différenciation retardée du produit pour gagner en compétitivité. Le succès de ces boites boutique ont poussé à accélérer la robotisation des lignes correspondantes.
A Avallon, place à une nouvelle presse offset grands formats
A quelques encablures de Migennes, l’usine d’Avallon est davantage spécialisée dans la fabrication d’étuis pliants à haute cadence et en impression offset, gaufrage et marquage à chaud. Elle a récemment bénéficié d’un investissement de 3,5 M€ avec l’arrivée d’une nouvelle presse offset Heidelberg Speedmaster CX104grands formats 7 couleurs + un groupe vernis qui assure une cadence de 10 à 12 000 feuilles/heure, complétée par une plieuse-colleuse MK Diana Easyidentique à une ligne déjà installée en 2019. «La nouvelle ligne offset nous fait gagner en calage et en vitesse de roulage pour un gain de productivité estimé entre 25 et 30% et une dépense énergétique réduite de 25%», partage Pascal Roumier, directeur usine d’Avallon. En complément, d’autres équipements de découpe, de collage et de codage ont vu leur nombre renforcé. Au total, ces derniers investissements ont pu multiplier par trois la capacité de production de l’usine. Autre force d’Avallon : son bureau d’étude – lieu stratégique de mise en forme de maquettes – grâce à une machine prototype en blanc, associée à une table de découpe Zund. «Nos équipes sont reconnues pour leur créativité, qui apporte une source d’inspiration appréciée aux marques», commente Bruno Lefebvre. Sur place, l’usine abrite également un laboratoire de colorimétrie avec deux coloristesqui travaillent à mettre au point la teinte exacte demandée par le client. Un souci du détail qui se fait l’essence même du luxe. Enfin, depuis un an, un local de conditionnement a vu le jour : y sont proposés des services de montage de cuvette, de pose de rubans et/ou d’élastiques ou encore la mise sous sachet.
Inauguration d’une nouvelle usine en Tunisie
De l’autre côté de la Méditerranée, Verpack s’est dotée depuis 2009 d’une usine de montage manuel de coffrets de luxe à Sousse, en Tunisie. L’occasion d’accéder à une main d’œuvre qualifiée et à forte valeur ajoutée à moindre coût.
Pour doubler sa capacité de production, le groupe a inauguré au printemps dernier un bâtiment flambant neuf de 5000 m² pour une enveloppe de 500 000 euros. Jusqu’à 400 salariés pourront y être accueillis lors des pics d’activité, soit le double de l’effectif aujourd’hui sur place. «Nous ne regrettons pas le choix de la Tunisie. Nous y avons retrouvé le même niveau de qualité qu’en France. Notre usine étant placée sous zone franche, les démarches sont simplifiées. Les délais de transport jusqu’en France sont courts, de l’ordre de 3-4 jours. Les envois se faisant à plat», explique Stéphane Viers. Seul inconvénient : l’absence d’un approvisionnement local de matières premières, et la nécessité donc d’expédier l’ensemble des éléments sur place. Un million de coffrets y sont montés à la main par an.
Et demain
Les investissements ne sont pas près de s’arrêter pour Verpack. Une ligne offset, semblable à celle installée à Avallon, viendra renforcer la capacité de production de l’usine d’Eysines et sera opérationnelle début 2025. «Au total, notre parc offset aura moins de cinq ans. Ce qui nous rend encore plus compétitifs et réactifs », commente Bruno Lefebvre. Les efforts déployés ces dernières années par le groupe permettront d’atteindre une croissance organique d’environ 10% par an. « Nous arrivons à un moment charnière pour Verpack. Avec notre outil actuel, nous ne pourrons pas aller au-delà de 75 M€ de chiffre d’affaires. Une croissance externe s’avère nécessaire. A nous de construire une vision à cinq ans qui fasse rêver au prochain tour de table», explique Stéphane Viers, qui confie déjà avoir trois cibles identifiées pour de futures acquisitions sur la table. Avec plusieurs scénarios possibles : se renforcer dans le cœur de métier de Verpack – l’étui restant aujourd’hui moins développé que le coffret – ou se diversifier dans d’autres secteurs du luxe (étiquette, PLV, gainerie, etc.) en France ou en Europe. En attendant, Verpack peaufine un coffret 100% made in France pour le prochain salon Luxe Pack Monaco, avec les fournisseurs de papiers Clairefontaine et Oudin, et la Cartonnerie Gondardennes pour la cale. Affaire à suivre.