Encollage : vers une approche durable
publié le jeudi 30 septembre 2021
Si les clients privilégient le hot-melt pour la formation et la fermeture des étuis, cette solution très consommatrice d’énergie pose la question du plastique contenu dans les adhésifs.
Longtemps considéré comme une tâche simple suscitant peu l’attention des fabricants de machines d’emballage tout comme des clients finaux, l’encollage des étuis est devenu depuis quelques années une mécanique de haute précision et un véritable enjeu. La «faute» notamment à la réglementation européenne qui incite à une utilisation moindre du plastique, constituant principal des adhésifs industriels, et à la sobriété énergétique, paramètre important pour la colle chaude. Celle-ci est justement privilégiée par les clients, au détriment de la colle froide, pour le formage des étuis comme pour leur fermeture. «Avec le hot melt, le temps d’ouverture est très court. Entre le moment de formage du carton et celui où il est libéré sur la ligne, il ne se passe que quelques centaines de millisecondes. Alors que pour la colle froide, le délai d’ouverture est beaucoup plus long. C’est bien mieux pour la fréquence d’assemblage des cartons. Quant à la fermeture de l’étui, nous utilisons aussi de la colle chaude. Il peut toutefois exister une combinaison avec de la colle froide pour ajouter un mécanisme d’inviolabilité car elle a une meilleure adhérence», explique Fabrice Valot, directeur des ventes Packaging Solutions de Nordson, le fabricant américain d’équipements pour la dépose d’adhésifs. Jean-Marie Schmidt, directeur général de Baumer HHS, estime également que le double encollage chaud-froid a ses vertus pour la fermeture, pratiquée de manière systématique dans la pharmacie et seulement dans la cosmétique pour les produits très onéreux dont on veut assurer le client de l’authenticité. Mais il reconnaît que le choix du marché n’est pas celui-là : «une directive de l’Union européenne exige un tamper evidence, mais elle reste vague sur le plan technique et parle juste de preuve d’effraction. La majorité de nos clients utilisent donc uniquement de la colle chaude alors qu’elle est réactivable : il suffit de faire fondre la colle pour ouvrir l’étui sans effraction. Au contraire, avec le collage à froid, vous êtes obligé de déchirer l’étui pour l’ouvrir. Il n’existe pas, pour autant, de tendance sur le double encollage. La plupart des clients cherchent, avant tout, la solution la moins chère et aussi la plus simple techniquement car le double encollage demande plus de modifications sur les machines d’emballage».
Pistolet : optimisation continue
Le problème de cette hot melt, que l’on applique avec des pistolets, est qu’elle est très consommatrice d’énergie (fonctionnement du pistolet, fonte de la colle). Un choix va d’abord devoir être fait entre l’application par un pistolet électrique, idéal pour des points de colle, ou électropneumatique, plus adapté à un trait de colle. Baumer HHS met en avant la première solution. «Notre modèle Tesla est parfait pour faire des points de colle à haute cadence en rafale, de l’ordre de 135 à 600 points/seconde. L’appareil consomme moins d’énergie qu’un pistolet pneumatique car il n’y a pas d’air comprimé. Passer d’une ligne continue à des points constitue aussi une économie en quantité de colle de l’ordre 50 à 70%. Or le pneumatique n’est pas adapté pour faire de la rafale de points», indique Jean-Marie Schmidt. La solution électrique présente un autre avantage selon lui : «par rapport au pistolet électropneumatique, la durée de vie est 10 à 50 fois supérieure. Le coût de maintenance et des pièces détachées est beaucoup moins élevé». Dernier point positif de ce tout nouveau pistolet Tesla: une utilisation beaucoup plus simple qui aboutit à une baisse de prix : «nos modèles électriques antérieurs n’étaient pas utilisés sur les machines car ils nécessitaient l’usage d’une carte électronique amplificatrice, ce qui en augmentait fortement le coût. Le système Tesla est utilisable en 24 volts et installé sans modification de la ligne. Il est même possible de n’acheter qu’un pistolet et de le faire fonctionner sur des équipements (tuyau, fondoir) qui ne sont pas de marque Baumer HHS».
Extrait de la revue n° 661 – Septembre 2021. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support