Etiqueteuses : l’électrification trace sa route
publié le mercredi 26 avril 2023
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Outre la diminution des coûts énergétiques, la suppression du pneumatique, quand elle est possible, aurait pour avantages un allègement de la maintenance, une précision accrue et enfin l’absence d’obligation de cartérisation pour raisons de sécurité à haute cadence.
L’électricité pourrait-elle bientôt détrôner l’air comprimé dans les systèmes d’étiquetage ? La question mérite d’être posée si l’on en juge par l’actualité produits de certains fournisseurs comme Weber Marking Systems. Pour Michel Robert, directeur commercial de la filiale française de ce fabricant, l’électrification des fonctions figure en tout cas parmi les tendances notables du moment dans l’étiquetage. D’après lui, les clients les plus demandeurs se rencontreraient dans la logistique, en particulier les sites n’ayant finalement besoin d’air comprimé que pour l’étiquetage et pour lesquels il est dès à présent possible de concevoir des matériels sans aucun organe pneumatique. «Dans un avenir plus ou moins proche, ces choix techniques pourraient aussi concerner l’agroalimentaire», anticipe le directeur commercial. C’est pourquoi le salon Interpack 2023 est pour l’entreprise l’occasion de présenter une nouvelle génération de produits 100% électriques venant compléter la gamme 4050B: «jusqu’à présent, dans cette gamme, en tout électrique, nous étions obligés de mettre l’étiquette en contact avec le support. À Interpack, nous présenterons pour la première fois un prototype qui déposera les étiquettes par soufflage sur des colis de hauteurs variables à très hautes cadences, et cela sans aucun recours au pneumatique». Selon Michel Robert, outre la diminution des coûts énergétiques, la suppression du pneumatique aurait pour avantages une maintenance quasi-inexistante, une diminution du temps de latence et enfin l’absence d’obligation de cartérisation pour raisons de sécurité à haute cadence. La caractère facultatif des barrières de protection fait ainsi partie des points forts distinctifs de l’étiqueteuse de palettes AP182, l’un des produits vedettes de la marque, entièrement électrique en dehors du soufflage. Pour autant, Weber Marking Systems n’envisage pas l’abandon du pneumatique au profit de l’électrique : «il est important d’avoir les deux techniques à notre disposition de manière à pouvoir répondre à l’ensemble des cas de figure, surtout les plus complexes», insiste le directeur commercial.
Configurations maître-esclave
Un point de vue partagé par Samuel Marquer, directeur commercial Ouest du groupe Barcodis (Eticoncept) qui dispose quant à lui, sous la référence ETI3200 AE, d’un système 100% électrique destiné à l’étiquetage (dessus ou sur les côtés) des produits, cartons, fardeaux et sacs. Associée à un module d’impression et à un applicateur autorisant des courses de 250, 400 ou 600 mm, cette étiqueteuse accepte par ailleurs des formats d’étiquettes adhésives de dimensions variables et peut monter à des cadences de l’ordre d’une vingtaine de coups/minute. Samuel Marquer évalue à 8% la part actuelle du tout électrique dans ses ventes de systèmes d’étiquetage, avec un pourcentage plus faible cependant dans l’agroalimentaire. «Notre gamme électrique est en pleine évolution et ces chiffres seront donc amenés à évoluer, mais il ne fait aucun doute que nous continuerons à recourir au pneumatique, ne serait-ce que pour les très hautes cadences, au-delà de 50 coups/minute», indique notre interlocuteur.
Parmi les autres orientations techniques de l’étiquetage de produits ou de cartons, Samuel Marquer observe une appétence de plus en plus marquée pour les solutions de type maître-esclave : «nous plaçons deux machines en série l’une derrière l’autre, de telle sorte que si l’une des deux se retrouve en défaut, l’autre prend automatiquement le relais sans aucun arrêt de production. De plus, en l’absence de défaut, ce type de configuration se révèle très intéressant lorsque les changements de format sont fréquents puisqu’il devient possible de charger un ordre de fabrication sur l’une des deux machines en temps masqué, pendant que l’autre continue d’étiqueter, et ainsi d’épargner de précieuses minutes de temps d’utilisation à chaque changement de lot».
Conception et utilisation simplifiées
Cette recherche de flexibilité est aussi l’une des raisons qui ont poussé Ixapack Global à revoir l’année dernière toute la mécanique et le design de ses étiqueteuses HP 110/220. «Les nouveaux modèles, qui conservent la même référence, sont non seulement plus robustes mais moins encombrants, plus légers et plus simples à décâbler s’ils doivent être déplacés de ligne en ligne en cas d’opérations promotionnelles ponctuelles par exemple», explique Quentin Hay, technico-commercial. Une refonte qui n’a en rien altéré, bien au contraire, le caractère volontairement simple et accessible (y compris au niveau du tarif) de ces équipements : «l’électronique repose comme par le passé sur un simple automate programmable standard du marché complété d’un afficheur, l’ensemble tenant dans un petit coffret placé à côté de la tête d’étiquetage. Sa maintenance est donc très simple et nous avons en prime facilité le passage du rouleau d’étiquettes pour l’opérateur», ajoute le technico-commercial. La longueur de ces étiquettes (appliquées au moyen d’un rouleau en mousse, par vérin ou courroie aspirante…) peut varier entre 20 et 110 mm pour la HP 110, et entre 20 et 220 mm pour la HP 220.
Étiquetage sur-mesure
A Interpack, afin d’illustrer le savoir-faire de son commettant Etipack, Sogeva a pour sa part décidé de faire la part belle aux applications plutôt qu’aux références catalogue standard. S’agissant de l’alimentaire, le distributeur dévoilera entre autres un modèle automatique System 1spécialement configuré pour les pots de sauce pesto. «Conçu pour l’étiquetage enveloppant des contenants cylindriques – bocaux, flacons, bouteilles… –, cet équipement a été adapté aux exigences du client avec en particulier la pose d’un sceau de garantie», détaille Pascal Duchêne, président de Sogeva. En pratique, au fur et à mesure que le pot tourne sur lui-même, le système enroule l’étiquette sur le côté tandis qu’un dispositif spécial plie le sceau en direction du couvercle et qu’un rouleau fixe la partie supérieure de l’étiquette. Ainsi configuré, le système offre une cadence de production de 40 pots/minute et permet une surimpression de l’étiquette grâce à l’intégration d’un module jet d’encre. À titre de comparaison, le System 1 standard peut grimper à 200 pots/minute, voire davantage.