Flacons de parfum : le CETIE dévoile une nouvelle bague verre à vis interchangeable
publié le vendredi 30 avril 2021
Si le CETIE (Centre Technique International de l’Embouteillage) est connu pour ses travaux de normalisation dans le secteur de l’embouteillage des boissons, il réalise des travaux plus confidentiels pour les domaines cosmétique, parfumerie et pharmaceutique. Pour répondre à l’une des attentes fortes de la filière parfumerie, de rechargeabilité des flacons verre, plusieurs industriels du secteur ont travaillé à la mise au point d’une nouvelle norme concernant une bague verre à vis interchangeable. Explications avec Josquin Peyceré (photo), secrétaire général et Diane Ducruet, chargée de la communication du CETIE.
Emballage Digest : Pouvez-vous nous présenter le CETIE et ses missions ?
CETIE : Le CETIE est le Centre Technique International de l’Embouteillage. C’est une association Loi 1901, fondée en 1960, par des industriels verriers qui avaient la volonté de créer un fonds documentaire technique sur l’emballage verre. Il a été complété par l’emballage plastique dans les années 90. Notre fonds regroupe aujourd’hui 200 fiches techniques, guides et cahiers de la qualité traduits dans plusieurs langues (français, anglais, allemand, etc.).
Ces documents de référence, en libre accès et gratuits, font foi en cas de litige ou de contentieux. Ils sont utilisés dans 97 pays dans le monde. Rien qu’en 2020, leur nombre de téléchargement a doublé. Il est à noter que 30% de nos fiches techniques ont servi de base à une normalisation par le CEN et l’ISO. Cette vague à la «légitimisation» s’est quelque peu ralentie depuis 2015-2016. Nos membres préférant ne plus normaliser un standard, pour pouvoir le mettre à jour plus facilement.
Comment fonctionnent le CETIE et ses membres ?
Nous accueillons 120 adhérents de l’interprofession de l’embouteillage : verriers, fabricants de capsules, d’emballages ou de machines de conditionnement, etc. Nous nous décrivons comme un institut de pré-normalisation des méthodes et des procédés industriels. Nos membres décident des sujets à explorer en se constituant par groupe de travail. En ayant cette démarche proactive pour élaborer une méthode commune et standardisée et partager les savoir-faire techniques, la filière diminue les risques d’expérimentation et leurs coûts. Au final, les industriels réduisent ainsi les litiges qualité et optimisent l’évolution des lignes de conditionnement.
Comment ont évolué les sujets traités par vos adhérents ces dernières années ?
Les principales thématiques concernaient, auparavant, la problématique de la géométrie des cols et des bagues. Aujourd’hui, de nouveaux enjeux voient le jour, portés par les questions de durabilité et d’éco-conception. Le marché de l’embouteillage évolue rapidement. De nouveaux matériaux comme le carton sont à prendre en compte. Récemment des fabricants de briques carton ont rejoint le CETIE pour partager cette réflexion, et intégrer le groupe de travail dédié aux capsules attachées (voir ci-dessous). Tous ces changements ont également bouleversé notre façon de travailler au CETIE. Jusqu’à récemment, notre travail d’écriture se basait sur un produit existant. Un de nos membres lançait une nouvelle bague, elle devenait par la suite une norme. Désormais, les choses se sont inversées. Nos adhérents identifient en amont un besoin et travaillent au développement d’une solution, qui deviendra un standard. Cette nouvelle façon d’appréhender «l’inexistant» a pour vocation d’économiser de l’énergie et du temps pour offrir une norme harmonisée qui convienne à tous dès le départ. Parmi les sujets d’actualité récurrents : la notion de la fin de vie de l’emballage devient primordiale et doit être pensée dès sa conception. Comment faciliter la séparation des différents éléments d’un contenant pour un meilleur recyclage ? ou pour son aptitude à être rechargé en vue d’un réemploi ?
Bouchons solidaires : le calendrier de normalisation attendu
Le CETIE a souhaité intervenir le plus en amont sur le sujet des capsules attachées avant même la sortie de la directive européenne pour préparer les travaux du CEN. Celui-ci ayant été mandaté par la Commission européenne pour publier une norme «à valeur de loi». Dans ce cadre, un premier projet de document a été établi fin novembre dernier. S’ensuit l’étape d’enquête dont le lancement est prévu au 6 mai et qui sera clôturée cet été. Un travail de révision du document en fonction des commentaires reçus est encore programmé pour une publication de la norme définitive fin 2022. «Cette norme n’aura pas vocation à définir des géométries mais des caractéristiques de résistance et de fiabilité», indique Josquin Peyceré, secrétaire général du CETIE. Le déploiement des bouchons solidaires d’ici 2024 entrainera, rien qu’en Europe, la modification d’environ 1000 lignes de bouchage, soit un investissement estimé à 11 milliards d’euros.
Extrait de la revue n° 657 – Avril 2021. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support