Flacons doseurs : simplifier pour éviter l’erreur
publié le dimanche 31 janvier 2021
Qu’il s’agisse de cuillères ou gobelets doseurs, voire de compte-gouttes, les systèmes pour doser les médicaments liquides ont la cote sur le marché pharmaceutique. Pour gagner en précision dans la dose, la réglementation axée sur la sécurité pousse à basculer vers des formats plus innovants de pipette doseuses. Pour l’industrie pharma et les spécialistes de l’injection plastique (Omerin, SGH Healthcaring), l’objectif est autant d’améliorer le confort d’utilisation, que de proposer une ergonomie ajustée aux différentes populations et s’adapter aux usages dans les pays. Ces pipettes se développent en pharmacie sur des applications pédiatriques, donc de niche, mais aussi dans le domaine des compléments alimentaires et des huiles essentielles (aromathérapie). Cas particulier : SGD Pharma a développé une solution complète de compte-goutte spécifique pour le marché en forte croissance de l’huile de cannabidiol (CBD) à usage médical et de bien-être.
En 2017, le décès d’un nouveau-né après la prise d’Uvestérol D a posé la question de la sécurité des médicaments en pipettes, même si ce mode d’administration, très courant chez les jeunes enfants, est généralement sans danger. Plusieurs incidents avaient été signalés auparavant : malaises avec apnée, «fausses routes», … valant à ce mode d’administration d’être «sous surveillance renforcée» par l’ANSM. D’autres erreurs de dosage et l’utilisation d’une mauvaise pipette ont conduit l’autorité de santé à formuler plusieurs recommandations aux industriels, dont une graduation «la plus précise et la plus lisible possible» et l’inscription du nom du médicament sur la pipette. «Eviter l’erreur» est resté la ligne de conduite des fabricants de systèmes doseurs à ce jour, dans tous les usages où une pipette doseuse est utile.
Des pipettes à personnaliser
De nombreuses solutions médicamenteuses (antalgiques comme le Doliprane, antibiotiques, anti-fièvre, etc.) ont une présentation avec pipette doseuse destinée spécifiquement aux nourrissons. Pour «éviter la fausse route», les pipettes de la gamme DOSUP Plusd’Union Plastic (Groupe Omerin) intègrent un bout arrondi avec trois trous (au lieu d’un trou central) pour orienter la diffusion dans la bouche du nourrisson ou de l’enfant jusqu’à 6 ans. Les pipettes, disponibles en 3 à 10 ml selon les besoins du marché, sont personnalisables : graduation en ml ou en kilo par impression offset selon la posologie, inscription du nom du médicament et du laboratoire, couleur du piston et du corps. «La transparence du corps en polypropylène apporte un aspect design et innovant», note Frédéric Gounon, directeur général d’Union Plastic. Autre avantage : c’est le piston qui est imprimé, donc l’encre n’est jamais au contact de la bouche de l’enfant. De plus, Union Plastic travaille les interactions entre le piston et le corps pour que la glisse soit la plus optimale possible. Le matériel de la pipette est ainsi pré-lubrifié. «Nous avons un marquage CE sur ce type de dispositif médical de classe 1M (M pour Mesurage) dont nous avons la responsabilité», continue-t-il. Sur le site de Saint-Didier-en-Velay, près de Saint-Etienne, les pipettes doseuses pédiatriques représentent une activité importante avec six lignes d’injection dédiées et deux lignes d’impression réparties sur deux sites pour proposer un back-up aux clients. Parmi les axes de développement, Union Plastic explore l’éco-conception pour limiter la matière et les épaisseurs (un poids optimisé de 20% entre la première et seconde génération de pipettes) et la mono matière (polypropylène) pour faciliter le recyclage. «Nous sommes également en train de tester de nouvelles matières biosourcéespour continuer à trouver des solutions de développement durable», annonce Frédéric Gounon.
Extrait de la revue n° 653/654 – Décembre 2020/Janvier 2021. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support