Gerhard Schubert dévoile son nouveau hall d’assemblage lors de ses Schubert Days
publié le dimanche 30 juin 2024
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C’est lors de la première édition des Schubert Days – les 5 et 6 juin derniers – que le constructeur allemand Gerhard Schubert a dévoilé aux 110 participants des secteurs de l’alimentaire, la confiserie, les boissons et les cosmétiques venus de 14 pays le nouveau hall d’assemblage érigé sur son site de Crailsheim. Les systèmes d’emballage TLM, vitrine de l’expertise technique du groupe, étaient exposés pour l’occasion dans une mise en scène unique. L’occasion également pour les industriels présents d’assister à un programme de conférences riche et varié.
Parmi les orateurs invités à ces premiers Schubert Days organisés par le groupe Gerhard Schubert, le Dr Volker Busch, auteur de best-sellers, neurologue et psychothérapeute, est revenu sur le mode de fonctionnement du cerveau lors de prises des décision en période d’incertitude et d’imprévisibilité. Une analyse intéressante qui permet de mieux comprendre pourquoi les changements sont parfois difficiles à assimiler chez les consommateurs alors même que le secteur des emballages est sujet à une adaptation perpétuelle au gré des tendances du marché ou des exigences réglementaires, comme l’a rappelé Thomas Reiner, directeur général du groupe Berndt & Partner. Le packaging connecté constitue certainement l’une des voies les plus prometteuses selon Stefan Krumme, en charge du développement business Transparence chez Amazon Allemagne, pour améliorer leur traçabilité et leur interaction avec les utilisateurs. Enfin, la présentation conjointe de Gerhard Bart, directeur général de Transaction Network, et de Sarah Busch, responsable de la formation des clients chez Schubert, a mis en avant l’intérêt des plates-formes numériques pour le recrutement et la formation de nouveaux opérateurs dans des secteurs industriels, de moins en moins attractifs pour les jeunes talents.
Particulièrement remarquée, l’intervention de Ralf Schubert, associé gérant de Gerhard Schubert, a rendu hommage à l’esprit visionnaire en mécanisation et en automatisation de son père Gerhard Schubert, décédé il y a un an à l’âge de 84 ans. C’est ainsi qu’il avait su prédire en 2000, lors du Schubert Future Forum, le chemin qu’allait prendre la machine d’emballage du futur. Non sans rappeler le déploiement récent du Cobot tog.519 ou encore l’utilisation de l’intelligence artificielle. A son tour,
Ralf Schubert a partagé l’orientation que prendront les prochains développements technologiques du groupe. «L’avenir laissera place à des lignes d’emballages plus simples, où les produits seront amenés à se déplacer d’une station – remplissage, étiquetage, mise sous carton, etc. – à une autre, sans aucun système de convoyage. Chaque module retrouvera ainsi sa fonction première, pour un gain d’espace, de temps de maintenance et une meilleure productivité. Contrairement à la technologie TLM – qui a fait la renommée de Schubert – davantage dédiée aux gros volumes, ce nouveau concept répondrait davantage aux besoins de petites séries, avec changement de formats fréquents».
Un nouvel hall d’assemblage flambant neuf
Outre les présentations, les participants ont eu l’occasion de visiter les nouveaux locaux de Schubert, récemment achevés, qui se composent d’un hall de production et de bureaux de 8500 m² sur une surface totale de 13 000 m² de terrain. Un investissement de 45 millions d’euros qui fait bénéficier l’entreprise de 30% d’espace supplémentaire pour l’assemblage finalet d’un environnement de travail ultramoderne pour plus de 300 nouvelles recrues. Deux ans de travaux et la déviation de la route L2218 reliant Crailsheim à Dinkelsbühl auront été nécessaires pour faire sortir de terre cette extension. Toute en transparence, des façades en verre de six mètres de haut viennent habiller le nouveau bâtiment, ainsi que l’immeuble administratif de quatre étages situé juste à côté. Sous ce nouveau hall, l’ingénierie côtoie les équipes d’assemblage des machines : les nouveaux bureaux d’études disposent d’une vue directe dans le hall à travers la paroi vitrée.
Sur le plan énergétique, un système de chauffage et de climatisation originala été pensé et déployé pour réduire l’empreinte environnementale des locaux. En effet, des bassins de glace ont été installés sous le hall. Avec un réservoir de 1,9 million de litres d’eau – une quantité correspondant environ à une piscine de 24 mètres de long, 13 mètres de large et 3,5 mètres de profondeur – il s’agit des plus grandes cuves de glace de ce genre au monde. Le principe de fonctionnement est simple : une fois la chaleur de l’eau extraite, celle-ci se transforme en glace. Cette énergie générée est utilisée via des pompes à chaleur pour le circuit de chauffage des bâtiments – jusqu’à ce que toute l’eau soit gelée. A l’inverse, les bassins ont également une fonction de refroidissement via la décongélation de la glace l’été. Leur conception a été étudiée de manière à permettre un futur raccordement au système du hall d’assemblage voisin, encore chauffé à l’énergie fossile. De plus, le système photovoltaïqueéquipant le toit du nouveau hall d’assemblage final et d’un hall voisin produit chaque année plus d’un mégawatt d’électricité, ce qui permet à Schubert de couvrir un quart de ses besoins.
Les machines TLM à l’honneur
Sous un jeu de sons et lumières spécialement créé pour l’occasion, les lignes du constructeur Schubert faisaient leur show sous le toit de ce nouveau hall d’assemblage. A l’instar d’une ligne TLM Multipackerde panachage automatisée et totalement intégrée de pochons de nourriture animale pour chats – déclinés ici en quatre recettes – au sein de boites carton tournant à 750 coups par minute. Alimentée en pochons par des AGV et équipée d’un scanner de vision pour détecter leur bon positionnement, la machine créé des mix de produits de taille différente en travaillant sur cinq dimensions de carton. Un bras robotisé se charge d’empiler les pochons conditionnés par couche dans des caisses d’expédition en plastique. «Nous travaillons à partir de modules standardisés, le robot et les convoyeurs sont par contre dimensionnés en fonction des besoins du client», explique Dominique Spitz, responsable commercial régional chez Schubert. Autre solution mise en avant, une ligne de conditionnement de produits cosmétiques combinant remplissage, étiquetage et nettoyage en place. Fonctionnant entièrement sur la base de servomoteurs et câbles électroniques, la machine utilise des circuits de navette ayant chacun un mouvement indépendant. Grâce au cobot tog.519basé sur l’IA de Schubert – ici alimenté par deux entrées – chaque produit sera reconnu et traité après dévracage. En parallèle, un autre cobot apporte les bouchons via un 2e axe linéaire. Quant au dosage volumétrique, celui-ci repose sur une technologie de vis excentrique. Compacte et bénéficiant d’un NEP en temps masqué, la machine affiche une cadence de 40 à 60 flacons par minute. En fin de ligne, une formeuse vient emballer les produits cosmétiques au sein de cartons. «Il s’agit là encore d’une nouvelle démonstration du savoir-faire d’ingénierie technique de nos équipes. En si peu d’espace, la machine offre un concentré de technologie et de performance à nos clients», se félicite Charles-Antoine Freiher, directeur de la filiale française de Schubert.
Résultats et projections
Les voyants sont au vert pour le constructeur allemand. Avec un chiffre d’affaires 2023 de 320 M€ – en hausse de 9,3% par rapport à 2022 – Schubert réalise de bonnes performances alors que l’année passée a encore été sujette aux pressions d’approvisionnement de composants électroniques. En moyenne, 135 machines sont ainsi fabriquées et vendues par an dans 45 pays dans le monde (83% du CA étant réalisé à l’export). «Les Etats-Unis connaissent l’une des plus fortes croissances. Pour accompagner notre développement localement, un nouveau hall d’assemblage est prévu en 2024 sur le site de Charlotte en Caroline du Nord afin d’assurer les FAT sur place de nos clients
et gagner ainsi en proximité et réactivité», explique Marcel Kiessling, directeur général de
Gerhard Schubert. Toujours à l’international, le dirigeant confie aussi vouloir renforcer la présence du groupe en Thaïlande, marché demandeur en lignes de conditionnement pharmaceutique. Fort de ces résultats, Schubert mise sur plusieurs technologies clés pour les mois à venir. Comme le système d’alimentation de magasin TLM Comfort Feeder, économe en ressources, associé à la formeuse A3 avec découpes de carton intégrées. Ou encore la technologie Dotlock, qui permet le montage d’emballage carton sans usage de colle chaude. Le constructeur planche par ailleurs sur l’extension de la technologie Schubert Motion d’optimisation des mouvements des robots grâce à l’IA (moins de vibrations, meilleur rendement) – déjà disponible sur ses robots F2 – aux modèles F4 et dévoilera, très certainement sur le prochain salon interpack 2026, la nouvelle génération de machines TLM7 incluant un système de transport innovant. En parallèle, avec l’offre de services 4YOUconnect, Schubert souhaite accompagner ses clients tout au long du cycle de vie de la machine, pour en assurer sa longévité et améliorer les processus de production. Une démarche qui s’inscrit dans le plan de décarbonation Mission Blue du constructeur afin d’atteindre la neutralité carbone de ses activités d’ici 2050.