Houssage : vers des solutions plus durables
publié le jeudi 30 mars 2023
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Face à l’explosion du coût énergétique et une attente des acteurs industriels croissante en équipements plus performants, les constructeurs de solutions de houssage (Thimon, MSK Emballage, Getra) travaillent au développement de machines moins énergivores et capables de travailler avec des films plastiques recyclés voire biosourcés. Explications.
Thimon adapte ses solutions de houssage aux attentes du marché
Tiré principalement par les demandes des secteurs logistiques et de la verrerie, le marché du houssage se porte bien malgré la conjoncture économique assez morose. Chez Thimon, les voyants sont au vert. «Nos carnets de commandes sont pleins, malgré des incertitudes de prix fournisseurs ou des décalages de livraisons, les demandes sont bien là», rassure Yohann Gaidon, directeur général adjoint chez Thimon. Particularité pour le constructeur, qui en fait sa force, celle de proposer l’ensemble des technologies d’emballage de charges palettisées, allant du houssage étirable au rétractable en passant par le banderolage ou encore le drapage. «Nous sommes le seul constructeur à proposer l’ensemble des solutions. Cela nous permet de lisser nos ventes et d’amortir un éventuel ralentissement du marché s’il y avait lieu d’être», explique le porte-parole.
Côté développement, si la réglementation impose l’utilisation de films recyclés, le constructeur mène depuis plusieurs années des tests pour valider leur compatibilité sur ses machines. Dernier en date, celui mené avec Exxon Mobil sur des films rétractables intégrant jusqu’à 70% de PCR. «Il s’est avéré que nos lignes de houssage acceptent assez facilement ces consommables : les films sont assez souples et affichent une bonne tolérance, ce qui nécessite très peu de changement pour nos clients, mis à part quelques paramétrages machines dans certains cas. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle», commente Yohann Gaidon. A noter que le houssage rétractableautorise une plus forte concentration en PCR – la moyenne restant actuellement entre 20 et 35% – par rapport au banderolage ou au houssage étirable qui nécessitent des films plus techniques de par leurs propriétés mécaniques (souplesse, étirement, résistance UV et aux intempéries), ce qui limite à 30% l’intégration de PCR.
Face à cette course aux 3R (Réduire, Recycler, Réutiliser), Thimon partage sa propre conception du «juste emballage» au sein du CNE (Conseil National de l’Emballage). «Il ne faut plus réfléchir unité d’emballage par unité d’emballage mais considérer le palette au sens global. Quel est l’intérêt de réduire le poids d’une bouteille, si cela la rend plus malléable et moins résistante, au point de devoir compenser par un fardelage plus épais, des intercalaires plus rigides ou la dépose d’une plus grande quantité de film autour de la palette ? L’emballage doit être réfléchi dans son entièreté. On confond encore raison et passion», note le directeur général adjoint.
Sur l’autre enjeu d’actualité qu’est actuellement l’énergie, Thimon travaille continuellement à optimiser la consommation de ses machines. «Le houssage est un métier qui n’apporte pas de valeur ajoutée en tant que tel au produit mais il est indispensable pour le livrer en bon état. Bien avant cette crise énergétique, nos clients ont toujours cherché des solutions les plus efficientes et les moins coûteuses possibles. Par contre, ce qui a changé, c’est qu’auparavant on nous demandait des machines qui allaient très vite, aujourd’hui on regarde comment optimiser les cycles machine pour ne consommer ce qui est strictement nécessaire. La course à la cadence a laissé place à une course à l’efficience de chaque machine. On préfère désormais des housseuses fiables qui réclament peu d’entretien ou de connaissance technique, à l’heure où le recrutement de techniciens qualifiés et expérimentés devient complexe chez nos clients», constate Yohann Gaidon. Les alternatives robotisées – dont Thimon est d’ailleurs le seul dépositaire avec une solution brevetée – constituent une voie prometteuse pour y pallier : plus fiables et performantes, les housseuses robotiséesoffrent une maintenance réduite, de par la réduction du nombre d’actionneurs. Plus chères à l’acquisition, le retour sur investissement est pourtant très rapide, les grands noms de la verrerie et du commerce haut de gamme sont séduits et renouvellent leur choix.
MSK Emballage rend ses solutions de houssage moins énergivores
Face à l’augmentation du coût de l’énergie et des matières premières, MSK Emballage privilégie des solutions d’emballages plus économes en ressources. C’est par exemple le cas avec sa dernière génération de cadres de rétraction dont la consommation en gaz a été réduite de 13%. Un gain qui peut encore monter de 40% grâce au nouveau kit d’économie d’énergie MSK Covershrink. «Mais
la nouveauté réside dans la mise au point d’un cadre de rétraction totalement électrique
MSK Corritech, pour accompagner nos clients vers le chemin de la neutralité carbone, sans pour autant faire de compromis sur la stabilité d’un emballage rétractable», explique Clément Gagnière, ingénieur commercial chez MSK Emballage.
Autre levier sur lequel joue le fabricant : diminuer la quantité de consommables nécessaire au houssage dans l’optique d’une réduction des coûts mais également pour une empreinte carbone plus faible. «Pour le houssage rétractable, cela passe par l’utilisation de films biodégradables ou composés de matériaux recyclés, jusqu’à l’utilisation des films les plus fins (37 microns)», décrit le porte-parole de la société. En complément, MSK Emballage met à disposition de ses clients des solutions logicielles, à l’instar de MSK EMSY, pour contrôler en temps réel la consommation d’énergie et de film de ses installations. Ainsi grâce à l’application MSK EMSY smart, l’entreprise invite à la numérisation des process dans le cadre d’une industrie 4.0.
Côté houssage étirable, le constructeur n’est pas en reste. Ce dernier a récemment étoffé son offre avec le format MSK Wraptech. Une housseuse entrée de gamme pour des formats standards ou pour des lignes de remplissage de sacs, qui affiche également une faible consommation en énergie par palette et des économies de films grâce au procédé d’étirement MSK. Enfin, son design et le positionnement de la tête de houssage à hauteur d’homme facilitent son accessibilité ainsi que la sécurité des opérations.
Enfin, MSK Emballage rend aussi plus durable l’étape de déhoussage des charges palettisées. En effet, son système automatisé et breveté MSK Defotech– apprécié pour déhousser en toute sécurité, dans un espace réduit – est désormais équipé d’un module de préparation automatique du film au recyclage par l’intermédiaire d’un dispositif d’évacuation du matériau. Par ailleurs, l’utilisation d’une presse à balles supplémentaire permet de comprimer les films pour le recyclage ultérieur. Ceci permet une nette économie d’espace lors du stockage.
Getra promeut les solutions de houssage combinées plus compactes
Si le cœur de métier de Getra reste les solutions de cerclage, 25% du chiffre d’affaires du constructeur est dédié aux équipements de houssage, principalement à destination du BTP et du secteur verrier. Pour répondre aux demandes solutions automatisées en houssage étirable, le groupe avec son partenaire OMS, a retravaillé son modèle Stretch. Avec la nouvelle version IS44, le design de la machine a été simplifié pour faciliter son usage par l’opérateur. «Le changement des bobines se fait désormais en temps masqué, par exemple. La machine acceptant des films allant de 80 à 150 microns pour une cadence peut atteindre 60 palettes par heure», explique Sandrine Plantier, responsable projet Ingénierie chez Getra.Côté thermo-rétraction, Getra propose à la fois des fours, rampes et cadres de rétraction pour couvrir l’ensemble des besoins de ses clients. «La rampe est un bon intermédiaire entre le pistolet et le cadre de rétraction. Si sa cadence est plus limitée qu’un cadre puisqu’elle n’est équipée que d’un seul brûleur contre quatre pour un cadre, elle permet une rétraction homogène et sans trou d’une housse sur une charge palettisée», indique l’ingénieur commercial. La gamme s’est, par ailleurs, récemment étoffée d’un cadre de rétraction électrique pour pallier l’augmentation du coût du gaz, qui alimente en temps normal les brûleurs de l’équipement. S’il s’avère moins maniable et réactif par rapport au modèle classique, il suscite l’intérêt des industriels pour des raisons d’économie de coûts évidents.
Enfin, autre innovation à noter chez Getra : les combinés de houssage et de thermo- rétraction gagnent en performance. «En dissociant les deux opérations de houssage et de rétraction, la nouvelle version AT55gagne en rapidité (100 palettes/heure) avec comme autre avantage, un gain de place conséquent», précise Sandrine Plantier. Pour rappel, le combiné proposé par OMS allie un houssage breveté pour la préparation, l’ouverture et le positionnement des housses obtenues avec des gaines tubulaires avec soufflets latéraux, et une thermo-rétraction grâce à une génération d’air chaud à cadre incorporé.