Intégrateurs : priorité à l’automatisation et la modularité
publié le samedi 30 avril 2022
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s'abonnerLes intégrateurs d’équipements industriels conçoivent, fabriquent et installent des machines spéciales, des prototypes, des outillages et des lignes de process sur mesure, au service de plusieurs secteurs de pointe, dont le marché de niche de la pharmacie. La pandémie a marqué un ralentissement de l’activité qui est repartie de plus belle en 2021 et 2022 pour ADV Packaging, Jyga et MT Concept. Parmi les tendances, il y a une recherche de davantage d’automatisation, de compacité et de modularité industrielle, pour gagner en flexibilité et agilité, dans un environnement de plus en plus compliqué concernant l’approvisionnement et les coûts des composants et matières premières.
Depuis 1992, Jyga est fabricant et intégrateur de lignes de conditionnement. Avec la cosmétique et l’hygiène santé, le secteur pharmaceutique représente – au sens large – 20% de son activité. «La pandémie s’est traduite par une baisse de 10% dans les commandes qui n’a pas été rattrapé sur 2020», reconnaît Christophe Chatelier, son directeur commercial. Certaines commandes se sont raréfiées, d’autres ont été décalées dans le temps.
Robots collaboratifs
«Malgré ces contraintes, nous avons réussi à maintenir 90% de nos objectifs en 2020», note-t-il. La dynamique a repris très vite en 2021, boostée par les subventions de l’État, qui ont été bénéfiques pour de nombreuses entreprises. Mais les problématiques de délais dans les approvisionnements ont persisté ainsi que la complexité d’organisation d’un point de vue technique quant aux ressources. A cela s’ajoute l’augmentation des prix des matières premières qui s’est amplifiée sur 2021 et 2022. «On a le sentiment que cette situation va persister, reconnaît-il. Nous avons certains composants qui passent par la Russie. Il y a également un phénomène de surenchère de la part de certains fournisseurs qui ne jouent pas le jeu». Au final, il en résulte des hausses de 3 à 4% sur les prix des machines. Côté projets, l’automatisation des process se caractérise par de nouvelles introductions et innovations, notamment une nouvelle gamme de robots collaboratifs (cobots) pour la palettisationet la fin de ligne. «Nous avons une demande importante pour ces cobots industriels ultra-compacts et modulables à bas coût, capables de fonctionner à petites cadences caisse, sur des lignes d’étuis à hautes cadences», explique Christophe Chatelier pour Jyga, dont l’expérience est importante en agroalimentaire avec des applications similaires associées à la cobotique.
Environnements contraints
Le fait d’être multisectoriel est en soi un facteur de différenciation chez MT Concept, TPE de dix personnes, basée à Nantes, qui fête sa quinzième année d’existence. «Nous pouvons jouer la carte des technologies et bonnes pratiques à transférer d’un secteur à l’autre, pointe Mikaël Tydou, son président. Il n’y a pas de standard chez nous. Les entreprises viennent nous voir car elles n’ont pas trouvé de solutions catalogue et qu’il faut composer une prestation sur mesure à partir d’une machine automatisée, de robotique industrielle, de poste de travail et outillages variés». Dans la pharmacie, le vétérinaire ou les compléments alimentaires, MT Concept se concentre sur la gestion de flux compliqués, intégrant de la manipulation, palettisation, en salles grises (plus que blanches), avec une expérience dans le traitement des poudres, et la transitique complexe dans des environnements contraints. «Les applications vont dans le sens de l’amélioration continue avec des fins de ligne, qui sont stratégiques aujourd’hui», continue-t-il. Exemple récent en santé animale : «nous avons mis en place un processde conditionnement reliant des salles blanches/grises avec des tables d’accumulation, de brassage, de la transitique complexe, de la mise en caisse, carton et palette pour des contenants en poudre». Les projets visent à permettre l’augmentation des flux en créant des postes additionnels et des lignes qui serviront selon la demande, en intégrant des changements de série et de taille de contenants, la gestion automatique d’étiquettes…
Extrait de la revue n° 667 – Avril 2022. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support