L’impact du changement de consommation sur les emballages – Par Pierre-Jean Cavaroc, Expert Packaging et Médical, SGS France
publié le dimanche 31 octobre 2021
Les modes de consommation ont beaucoup évolué ces dernières années, principalement dûs à trois facteurs : l’explosion du e-commerce, la crise de la Covid-19 et la prise de conscience environnementale. Les marques, ainsi que les fabricants de packaging, ont bien évidemment suivi ces évolutions. Néanmoins, c’est un challenge de réussir à faire coïncider les bénéfices/contraintes avec les nouvelles attentes des (e-)consommateurs.
A chaque acteur ses besoins !
Pour le (e-)consommateur : il faut que l’emballage soit joli, solide mais le plus éco-responsable possible, sans hausse de prix.
Pour la marque : il faut que le produit arrive intact, donc que les emballages primaires et secondaires soient solides (un article pouvant être manipulé plus de 20 fois avant sa mise sous carton), qu’ils prennent le moins de place possible (pour réduire ses coûts de transport), qu’ils soient visibles (attractifs et informatifs) et plus éco-responsables (moins d’emballages secondaires et tertiaires).
Ainsi, pour répondre aux nouveaux besoins des (e-)consommateurs, les industriels étudient plusieurs pistes :
• la modification des matériaux utilisés,
• la réduction des matériaux,
• l’utilisation de nouveaux matériaux,
• le design de nouveaux emballages.
Trouver le bon « match »
La contrainte majeure réside dans le fait que tous les composants sont liés entre eux. La moindre modification de l’un d’eux, comme le changement de matériau, a un impact direct sur les propriétés intrinsèques de celui-ci (rigidité, perméabilité, résistance…) ainsi que sur celles des autres composants (abrasion, maintien…). Réduire l’épaisseur des matériaux implique de trouver la limite à ne pas dépasser pour conserver les bonnes propriétés.
Changer de matériau nécessite de maîtriser l’impact de celui-ci vis-à-vis du produit et de la réglementation. Enfin, il faut prendre en compte les contraintes liées à l’industrialisation du process. Trouver un subtil mélange permettant de conserver l’ensemble des propriétés. L’industriel devra donc y aller pas à pas en priorisant les propriétés à privilégier.
C’est là qu’interviennent les experts du testing. Chez SGS, cette spécialisation se « cultive » dans son laboratoire de Cestas. Trois grandes approches sont pratiquées :
• la caractérisation des matériaux et la comparaison des différentes propriétés physiques et mécaniques – ex : détermination de la composition des matériaux par analyses chimiques, épaisseur…,
• la vérification des propriétés des emballages – ex : perméabilité, résistance à la traction, flexion…,
• la mise à l’épreuve des différentes solutions – ex : abrasion, glissabilité…
Les secrets de la marche à suivre
Première étape, les experts travaillent sur le matériau de l’emballage primaire pour le caractériser selon les propriétés primordiales désirées : perméabilité, biodégradabilité, résistance, allégations marketing…
Une fois les différentes solutions isolées, la seconde étape consiste à déterminer le comportement de chacune vis-à-vis du produit – ex : pas d’interactions, pas de jaunissement…
Le développement de l’emballage secondaire et tertiaire découlera de la solution choisie et donc de ses propriétés mais aussi du canal de commercialisation souhaité : point de vente traditionnel, multicanal, vente en ligne…
Enfin, redesigner l’emballage ; le design permet d’optimiser les volumes (pour minimiser l’espace) mais aussi de le rendre plus robuste en modifiant certains paramètres ou certains calages. Différents tests permettront de vérifier si ce nouveau design et sa composition seront compatibles avec l’emballage primaire et donc avec le produit.
Encore une fois, il faut garder à l’esprit que l’objectif final pour l’industriel est de réaliser des économies, en conservant un produit intact avec le moins d’impact possible sur l’environnement… tout en garantissant la satisfaction du (e-)consommateur.
Extrait de la revue n° 662 – Octobre 2021. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support