La canette ne connaît pas la crise
publié le dimanche 31 octobre 2021
La boîte boisson connaît une belle dynamique, poussée par les boissons énergisantes dans la catégorie des « softs », et les bières de spécialité. De nouvelles catégories – comme le vin ou les eaux pétillantes faiblement alcoolisées – sont prometteuses et donnent une autre visibilité à la canette.
En Europe, la France n’est pas le plus gros consommateur de canettes, mais le marché se porte bien. «On constate une désaffection des marques pour les emballages en plastique. Certaines réorientent leur portefeuille. L’aspect protection de la canette joue en sa faveur, notamment pour de nouvelles catégories de produits : elle offre, en effet, une longue durée de vie, avec 12 mois de conservation. Par ailleurs, avec la baisse de la consommation hors domicile, l’achat de canettes s’est réorienté vers la distribution, qui représente 2/3 du marché», analyse Philippe Vanhelst, responsable des ventes France et Italie pour Ardagh. La canette séduit aussi les marques souhaitant se différencier ou mettre en avant une dimension environnementale. Sur le premier semestre 2021, en GMS (un circuit qui concentre 70% des ventes de boites), le volume de canettes a augmenté de 8% (source IRI – voir encadré chiffres). «Il est intéressant de noter que la croissance des boites reste forte malgré la réouverture des restaurants. 20 à 25% sont vendues en consommation hors domicile», remarque Sylvain Jungfer, délégué général du GIE La Boîte Boisson.
Les coulisses de cette croissance
Différentes raisons expliquent cette tendance de progression : «certains marchés, sur lesquels la boite est dominante, augmentent naturellement et tirent la demande, comme les boissons énergisantes. De plus en plus de marques se lancent sur cette catégorie. Les sodas repartent depuis la pandémie. On assiste, par ailleurs, au développement des bières de spécialité, qui complètent les bouteilles en verre. Il y a aussi un transfert du plastique vers la boite boisson. Près de 5 milliards de canettes sont vendues en France chaque année. Une récente étude menée par le Cabinet M2SM pour le GIE estime même le potentiel du marché à 1 milliard de canettes supplémentaires vendues d’ici 2025 – dont 700 millions issues de transfert du plastique, 230 millions de boissons émergentes, et 80 millions de nouvelles boissons en canettes», indique Sylvain Jungfer. Un succès qui impacte les capacités de remplissage, et pousse les clients et les fabricants de canettes à investir pour augmenter leurs capacités.
En France, le marché de la canette se concentre à 70% sur des boissons «soft» et à 30% sur les bières. «On constate beaucoup de lancements. La canette est perçue de façon positive à la fois par les consommateurs et les remplisseurs. Aujourd’hui, les gens consomment différemment, ils choisissent des boissons moins sucrées, moins alcoolisées, et c’est une tendance qui va rester. Les tailles des canettes offrent la possibilité de tester des produits différents, sans acheter des litres entiers. Les grandes marques ne changent pas d’emballages pour l’instant, et le prix d’une cannette reste élevé par rapport au plastique, mais si elles lancent une nouvelle boisson, elles iront vers la boîte», remarque Véronique Curulla, directrice du marketing et du développement commercial chez Crown Bevcan EMEA.
De multiples nouvelles catégories de boissons en canettes
Les eaux – aromatisées ou enrichies, les boissons bio, naturelles, les boissons lactées, végétales, ou encore les hard seltzers arrivent en force, au niveau de l’offre. Les hard seltzers, des eaux pétillantes faiblement alcoolisées, sont très présentes aux Etats-Unis et commencent à percer en Europe.
Extrait de la revue n° 662 – Octobre 2021. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support