La conserve veut renouveler son image
publié le mardi 31 mars 2020
Les acteurs de l’industrie de la conserve déplorent les idées reçues persistantes sur la conserve, considérée comme pratique par les consommateurs mais peu valorisée. Alors que les marques développent de nouvelles recettes, les fabricants s’efforcent de renouveler les formats et de continuer à améliorer techniquement les boîtes.
À l’Uppia (Union interprofessionnelle pour la promotion des industries de la conserve appertisée), on estime que la conserve est victime d’un décalage entre la réalité du produit et la perception des consommateurs. Les acteurs de cette industrie font campagne pour rappeler comment la conserve s’inscrit dans l’économie circulaire, notamment en termes de recyclage : en métal (acier ou aluminium), elle est en effet facile à trier et recyclable à l’infini.
Avec ses différents formats – de la portion individuelle à la grosse boite familiale – et ses DLC longues, elle s’inscrit également dans une politique anti-gaspillage alimentaire. «Sur la conserve, des idées reçues subsistent. Beaucoup de consommateurs pensent que la conserve contient des conservateurs, alors qu’il n’y en a jamais eu. C’est un problème de sémantique. Ou encore que les légumes en conserve contiendraient moins de vitamines que les légumes frais. Or il s’écoule en moyenne quatre heures entre la cueillette des légumes – dont beaucoup sont d’origine France – et leur mise en boite, ce qui garantit fraîcheur et qualité nutritionnelle», assure Julien Couaillier, délégué général de l’Uppia.
En France en 2018, selon des chiffres Kantar World Panel, le marché de la conserve atteignait 4 milliards d’euros. Il résiste en volume, avec une très légère baisse de 0,1% sur le premier trimestre 2019, tandis que sa valeur progresse de 1,5%. Cette tendance est stable depuis plusieurs semestres. Sur le marché de la conserve, 83% des produits sont conditionnés en boîte métal. Les familles sont les principales acheteuses. «Les raisons d’achat de ce produit sont surtout liées à la facilité de stockage, la praticité, mais la conserve reste du dépannage – alors qu’elle se cuisine et peut favoriser la créativité», souligne Julien Couaillier, qui met en place des actions à destination des 18-34 ans – une population n’ayant pas de représentation particulière sur ce contenant. L’Uppia a par exemple contacté des influenceurs comme Benjamin Brillaud, le ‘youtubeur historien’ derrière l’émission Nota Bene, qui compte 1 million d’abonnés. Il a eu carte blanche pour revisiter l’histoire de la conserve – un épisode totalisant plus de 260 000 vues.
Le marché de la conserve est très segmenté, mais le format leader reste la boîte de 400 g en acier – matériau majoritaire. L’aluminium est plutôt utilisé pour des boites fabriquées en deux pièces. Le format 800 g est apprécié des familles. Les petits formats – en 80 g, 120 g, 140 g pour des légumes, du poisson, des produits tartinables – se développent fortement, répondant aux besoins de produits nomades et portions individuelles. Les plats cuisinés en conserve à base de légumes devraient également gagner des parts de marché à l’avenir. «On sait peu que la conserve passe au micro-ondes. Les ondes ne pénètrent pas le métal, donc pour un usage optimum, il est préférable de choisir une conserve basse et large comme celles utilisées pour certains plats préparés. Nous mettons en avant ce formatauprès des remplisseurs dans l’idée qu’ils puissent proposer des nouveautés aux consommateurs», note Valérie Bindschedler, directrice marketing du fabricant Massilly. L’enjeu des marques aujourd’hui est de continuer à proposer de nouvelles recettes en conserve, en misant notamment sur la tendance du végétal.
Extrait de la revue n° 646 – Mars 2020. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support