La demande pour les rubans écologiques explose
publié le samedi 29 février 2020
Depuis un an, un nombre croissant de marques de la beauté choisissent des rubans en matériaux recyclés, comme le polyester, ou biosourcés, à l’instar des fibres lyocell ou du coton bio. Les fournisseurs ont développé un large choix de rubans éco-responsables à la fois dans leurs matériaux et leur décoration.
La tendance à l’accessoire textile continue de se développer sur les parfums et coffrets. Depuis 2019, le ruban éco-responsable a le vent en poupe et les projets affluent chez les fournisseurs. Avec des conséquences heureuses : «grâce à cette tendance au ruban écologique, le ruban français revient en force, ce qui m’a permis d’embaucher 10 personnes. Nous avons courbé l’échine pendant dix ans, mais avons toujours gardé nos usines en France. Cette stratégie s’avère payante aujourd’hui, à une période où les marques se soucient d’environnement et d’empreinte carbone. Cette année, nous affichons une croissance de 10% de chiffre d’affaires», analyse Laurent Gery, directeur d’Oriol & Fontanel.
Concernant le marché du ruban en France, «on constate que beaucoup de rubans vendus viennent d’ailleurs – surtout de Chine, sur des marques moins prestigieuses. Mais sur le ruban du luxe, nous sommes trois acteurs sur le territoire», ajoute-t-il. Oriol & Fontanel a une capacité de production de 8 millions de mètres par mois, sur trois sites. La société fabrique également 40% de sa production chez deux partenaires exclusifs en Asie et un en Roumanie. L’univers français des fabricants de rubans a été témoin du rachat fin 2019 de l’entreprise Seram par le groupe Neyret. «Ce rachat renforce notre groupe dans son panel de savoir-faire. Il y a aussi de belles synergies au niveau de la clientèle, notamment dans la confection et l’emballage primaire. Nos sociétés sont aussi complémentaires de par leurs positions géographiques mondiales, et Seram possède d’importantes ressources pour le montage manuel de produits», énumère Sylvain Rivoire, responsable marketing et studio de développement de Neyret. Le groupe produit entre 50 et 70 millions de mètres de ruban par an, et compte plusieurs unités en France. Il peut industrialiser à grand volume des créations réalisées à la main dans ses ateliers en Tunisie ou en Chine.
Matériaux biosourcés, recyclés
Tous les fournisseurs de rubans développent une offre éco-responsable. «Le secteur du luxe essaie d’avoir la meilleure démarche possible. Depuis huit ans, nous proposons des solutions écologiques, mais un vrai changement s’opère depuis deux ans. Désormais, plus de 20% de notre production de rubans est réalisée avec des matériaux écologiques, et cela continue de croître», note Sylvain Rivoire. La société Neyret propose systématiquement des alternatives «vertes» à ses clients : «des matériaux biosourcés, comme le coton bio poussant dans des zones plus dédiées à sa culture, ce qui permet de réduire la consommation d’eau par rapport à un coton classique, ou encore le lin, qui pousse en grande partie en France et sera bientôt certifié bio. L’utilisation de matériaux recyclés est aussi une tendance, à l’instar du polyesterou du coton recyclé, issu d’une filière de récupération de vêtements, et que nous commençons à exploiter. Et bien sûr, nous avons une offre autour des fibres biodégradables à base de cellulose, comme le Tencel™ou le Greencel, qui permettent une fabrication plus propre, en circuit fermé», détaille Sylvain Rivoire. Le choix des clients dépend de l’aspect matière recherché. Oriol & Fontanel compte également dans ses gammes des rubans fabriqués à partir de la cellulose de bois, en acétate, principalement sous la marque Tencel™, fibre du groupe autrichien Lenzing.
Extrait de la revue n° 645 – Février 2020. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support