Le premier centre de surtri des emballages plastiques voit le jour en France

Vendredi 19 janvier, à Ruffey-lès-Beaune (Côte d’Or), Jean Hornain, Directeur Général de Citeo, et Pascal Secula, Président de Bourgogne Recyclage, ont inauguré le 1^er centre technologique 100% dédié au surtri des emballages en plastique en France, offrant ainsi un nouveau débouché de valorisation à des déchets jusqu’alors dirigés vers l’incinération ou l’enfouissement.

Fruit d’un investissement global de 26 millions d’euros – dont 20 millions d’euros de Citeo et 433 000 euros de l’Ademe – et construit dans une logique partenariale avec Bourgogne Recyclage retenu lors d’un appel d’offre de l’éco-organisme, ce centre amorce un changement d’échelle pour le recyclage des emballages en plastique et leur retour au contact alimentaire. «Le coup d’envoi donné à ce site est une étape majeure, qui permet de créer des débouchés pour nos emballages en plastique qui jusqu’à présent échappaient en partie au recyclage», précise Jean Hornain, directeur général de Citeo.

Collectés dans le bac jaune, les emballages en plastique sont envoyés vers des centres de tri, et séparés des emballages aujourd’hui recyclables, pour lesquels des filières existent déjà (et qui sont, ensuite, envoyés chez des recycleurs). Pour certains d’entre eux (PET coloré, barquettes PET, PET opaque, pots et barquettes en PS), aucune solution de recyclage n’était jusqu’à présent possible. C’est désormais chose faite avec ces futures unités de surtri, financées par Citeo, qui vont prendre le relai des centres de tri, avant de traiter et séparer ces emballages en mélange, appelé flux développement rigide.

En orientant son ancien site vieillissant de Ruffey-Lès-Beaune vers le surtri, Bourgogne Recyclage a su s’équiper de nouveaux locaux modernes couverts de 2500 m² sur un site de 12 Ha et créé 20 nouveaux postes. Dotée de 15 machines de tri optique Tomra par faisceau infrarouge, l’usine Bourgogne Recyclage à Ruffey-Lès-Beaune se voit ainsi confier, dans le cadre d’un contrat d’exploitation de 7 ans extensible à 10 ans, la mission de trier sept catégories de plastiques différents pour une capacité annuelle de 30 000 tonnes. Ses technologies dernier cri et une dernière étape de contrôle par une équipe d’opérateurspermettent de séparer les emballages en plastique selon les résines avec un niveau de précision jamais atteint auparavant. A titre d’exemple, 95% des pots de yaourts qui entrent dans le centre de surtri de Bourgogne Recyclage sont captés puis envoyés au recyclage. «Notre outil est capable de traiter sept flux de plastique et davantage encore demain, car les lignes sont évolutives. Equipées de moteurs IE5, elles sont par ailleurs plus économes en énergie. Un système de compresseurs permet également de récupérer la chaleur émise lors de nos process pour chauffer les cabines des opérateurs», explique Geoffroy Sécula, directeur de Bourgogne Recyclage. Une fois séparés avec un taux de pureté compris 90 et 98%, les différents gisements (pots PS, PET coloré et opaque non-blanc, PET clair, PE/PP, barquettes PET monocouches et multicouches)sont envoyés aux centres de recyclage dédiés (voir encadré). Les 10% de refus de tri – principalement des barquettes noires ou des emballages contenant encore du liquide – sont valorisés pour la fabrication de combustibles.

Citeo prévoit l’ouverture d’autres centres de surtri. «Nous avons besoin d’élasticité pour gérer ce nouveau flux développement dont les volumes vont augmenter progressivement», indique Eric Fromont, directeur de projet centres de tri chez Citeo. Une 2^e unité gérée par Suez à Epinal, d’une capacité de 25 000 tonnes a été mise en route fin 2023 pour un investissement de 15 M€ par Citeo. Un troisième géré par EMC48 (Environnement Massif Central 48) ouvrira à Mende en Lozère en 2024 pour une capacité supplémentaire de 15 000 tonnes. Soit un investissement total de 49 millions d’euros pour l’éco-organisme, afin d’atteindre un objectif de 70 000 tonnes d’emballages en plastique sur-triées par an. Le flux développement – propriété de Citeo – étant estimé entre 100 et 110 00 tonnes, un nouvel appel d’offre est prévu au premier trimestre 2024 pour l’ouverture d’un quatrième centre de surtri. n