L’encaissage gagne en flexibilité
publié le samedi 30 septembre 2023
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Forme complexe de certaines bouteilles ou flacons, nécessité de passer rapidement de l’horizontale à la verticale dans le rangement des sachets, inflation du nombre de formats… : pour les fabricants de systèmes d’encaissage, les raisons sont nombreuses de mettre l’accent sur la flexibilité. Tout en maintenant les cadences !
« On nous demande de plus en plus souvent des machines capables d’encaisser les sachets aussi bien à la verticale qu’à l’horizontale, c’est-à-dire à même de passer automatiquement d’une configuration à l’autre sans utilisation de pièces de changement de format. Notre réponse en la matière a été présentée au dernier salon Interpack : c’est la Spider 300 !», lance Franck Protte, responsable des ventes France de BluePrint Automation. Fruit d’un travail de conception de près de deux ans, ce modèle équipé de robots de type Deltacommence à être livré dans sa version finale sur certains sites. «Pour le chargement à l’horizontale, les robots guidés par vision viennent prendre les sachets qui défilent sur le convoyeur de façon à les placer un par un dans les cartons. Jusque-là, rien de particulier. C’est pour le mode vertical que cela devient plus original, poursuit Franck Protte : cette fois, au lieu de placer directement les produits dans les cartons, les robots vont dans un premier temps les ranger à l’horizontale les uns derrière les autres sur un deuxième convoyeur, lequel est ensuite accéléré afin que ces produits soient chargés les uns au-dessus des autres dans une fausse caisse métallique. Une fois remplie, cette dernière est basculée d’un quart de tour puis ouverte par le fond, via un mécanisme adapté, et libère son contenu dans un ou deux cartons placés juste en dessous. Si bien que les sachets, jusque-là transportés et rangés horizontalement, se retrouvent côte à côte à la verticale dans le carton. En chargeant deux cartons à la fois, la vitesse peut atteindre 36 cartons/minute».
Encaissage gravitaire
Outre la satisfaction de ce besoin de flexibilité dans le chargement exprimé par la clientèle, BluePrint Automation ne ménage pas non plus ses efforts dans l’encaissage horizontal par gravité, domaine où l’entreprise fait figure de leader mondial s’agissant des sachets de produits surgelés (frites, légumes, viandes, fruits de mer). Dénommée Gravity, la gamme correspondante s’abstient volontairement de faire appel à la robotique, les qualités recherchées étant en l’occurrence la simplicité et la robustesse. «Ce qui ne nous a pas empêchés de la moderniser, insiste le responsable des ventes : en comparaison avec la génération précédente, les nouvelles machines sont entièrement automatiques, avec
un système de chargement des produits non plus pneumatique mais servo-motorisé, qui les rend plus rapides, plus économes en énergie et plus accessibles pour la maintenance». Dotée de trappes rotatives, la Gravity 100Rpeut ainsi encaisser jusqu’à 140 produits/minute et monter à 20 caisses/minute. «Le principe est simple puisqu’il suffit de faire tomber les sachets dans la caisse placée en dessous. Ceci dit, nous avons mis au point depuis des années – et encore amélioré récemment – une technique de répartition vibratoire et de compactage des produits qui fait toute la différence pour l’optimisation dimensionnelle des cartons».
Regroupement des produits en douceur
Au sein de la division encaissage de Sidel, c’est également un matériel ayant déjà fait ses preuves par le passé, le système Cermex ProSelex®, qui fait l’actualité sous une forme modernisée. «Principalement destiné aux flacons de forme complexe, asymétriques ou instables, ce dispositif de regroupement flexible a dès l’origine eu vocation à suppléer les vis pour le regroupement et la préparation en continu des lots avant transfert et encaissage», retrace Jean-Marc Passemard, responsable marketing/communication. En plus d’être encombrantes et coûteuses – d’autant qu’elles doivent être adaptées à chaque format de flacon –, ces vis ont en effet l’inconvénient de provoquer des frottements avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur l’état de surface de certains emballages. D’où la mise au point il y a une dizaine d’années d’un premier système de peigne capable de prendre à la volée et de regrouper en douceur un ensemble de flacons au point d’encaissage. «Limitée à 120 ou 130 produits/minute, cette solution s’est cependant trouvée peu à peu déphasée par rapport
aux besoins haute cadence de notre clientèle, explique le responsable marketing. Pour aller plus vite, le nouveau module Cermex ProSelex®a donc été doté non plus d’un seul mais de deux peignesqui s’escamotent et peuvent fonctionner en parallèle en portant la cadence à 300 produits/minute. La cinématique, totalement servo-motorisée, a par ailleurs été repensée en vue d’une meilleure tolérance aux défauts de synchronisme ou de mise en place». Autre atout non négligeable de ce module : sa simplicité de mise en œuvre, quel que soit le type d’encaisseuse auquel il est associé. «Lors d’un changement de format, alors qu’il faut souvent deux opérateurs pour remplacer un jeu de vis, une seule personne suffit en l’occurrence pour dégrafer les peignes et passer d’un jeu à l’autre. L’opération dure moins de trois minutes et est en outre sécurisée par l’emploi de détrompeurs».
Précision de la mise en volume
Plutôt que de «réinventer l’encaisseuse», c’est là encore en partant d’un modèle éprouvé, la MSG Dual, que Guelt fait évoluer sa gamme. «La nouvelle MSG Dual reprend les bases de l’ancienne, à savoir la modularité et le fait d’assurer la formation du carton et l’encaissage automatique avec le même équipement. Mais elle s’est adaptée à la demande actuelle du marché dans le sens où ses qualités de mise en forme la rendent aujourd’hui capable de traiter des découpes plus fines et par conséquent moins coûteuses que par le passé», indique Gireg Hamoniaux, chargé d’affaires. Cette économie de consommables repose évidemment sur la re-conception des cartons, avec l’ajout de renforts et autres intercalaires ayant le pouvoir d’améliorer la rigidité. Néanmoins, ce résultat n’est obtenu qu’au prix d’une plus grande complexité et n’est donc possible que si les formeuses sont capables de travailler avec une plus grande précision : «la mise en volume des caisses se fait autour d’un piston, ce qui est déjà un gage de très bon équerrage, argumente le chargé d’affaires. Ensuite, nous avons mis en œuvre des réglages plus fins et un fonctionnement plus automatisé pour les changements de formats, qui gagnent ainsi en répétabilité et en précision. Enfin, nous avons installé des fonctions de suivi de performances et d’autodiagnostic de façon à faciliter la compréhension des arrêts de production». En ce qui concerne la vitesse, Gireg Hamoniaux évoque des cadences qui restent «conséquentes – autour de 20 cartons/minute – et adaptables en fonction du nombre de modules installés».