Les barquettes : source d’émulation pour les matériaux
publié le lundi 28 février 2022
Sur le marché très convoité des barquettes alimentaires, les fabricants de solutions en plastique étoffent leurs offres en mono-matériau. Ceux positionnés sur les barquettes en carton constatent un intérêt accru pour leurs solutions hybrides, associant carton et film plastique.
Sur le marché des barquettes alimentaires, les demandes des clients sont – sans surprise – liées à l’évolution des règlementations sur le recyclage des emballages. Quantité de barquettes transparentes sont fabriquées en APET-PE ou en PVC-PE, sans être recyclables – selon la définition de recyclabilité du Cotrep. Les metteurs sur le marché optent donc pour des alternatives comme le PP (ou PP-EVOH-PP) ou bien – dans le cas de films souples de conditionnement sous vide – pour du PE (ou PE-EVOH-PE, en substitution au PA-PE). Autre alternative explorée : le mono-APET. Citeo incite à faire évoluer les multi-matériaux vers des mono-matériaux, et à passer par exemple de l’APET/PE ou du PVC/PE vers le mono-APET.
Pour rappel, deux options s’offrent aux industriels : acheter une barquette préformée, qui sera utilisée sur operculeuse chez l’industriel conditionnant ses produits ; ou bien investir dans une thermofomeuse, qui fabriquera la barquette chez l’industriel-conditionneur à partir de film rigide en bobine. «Dans ce second cas, la machine de thermoformage demande peu ou pas de modifications pour passer d’un complexe APET-PE à du mono-APET. En revanche, ce changement a un impact sur la fiabilité de conditionnement de ces barquettes dans le cas de procédé sous atmosphère modifiée. En effet, la fiabilité des soudures n’est pas la même, la résistance de la soudure à la déformation est plus faible. Le PE apporte de la souplesse et tolère plus de contamination par des corps étrangers (graisse, amidon, saumures, etc..) dans les zones de soudure. En mono-APET, les bords de soudure doivent être nets et sans contamination, ce qui induit une vigilance accrue au moment du dosage ou de la dépose du produit dans l’alvéole. Ceci est amplifié lorsque l’opercule est pelable par rupture de couche. Celle-ci est sensible aux contraintes mécaniques : si la couche est cassée par une déformation de la barquette – lors du transport par exemple – cela peut générer une micro-fuite, et avoir une incidence sur la conservation du produit. Ce changement de matériau pose donc des contraintes», résume Emmanuel Dequatre, responsable films et consommables pour Multivac, fabricant de machines (operculage, thermoformage…) et fournisseur de films. Il ajoute que beaucoup d’industriels réfléchissent à basculer sur l’achat de barquettes déjà thermoformées, au lieu de les thermoformer eux-mêmes. Cette réflexion est liée au coût d’investissement ou à la flexibilité (la possibilité d’utiliser différents matériaux, notamment), mais cela signifie des espaces de stockage et des coûts de transport plus conséquents.
Extension des consignes de tri = des gisements supplémentaires
L’expert de Multivac constate des demandes accrues pour «essayer le PP ou PP-EVOH-PP. Le PP s’intègre dans l’une des filières de recyclage existantes, contrairement aux barquettes PET operculées qui n’en ont pas actuellement», suppose-t-il. Mais cela implique que les industriels rééquipent leurs machines, voire dans certains cas investissent dans un nouvel équipement, car les PP se comportent différemment au niveau du formage du matériau. En outre, le PP n’offre pas la même transparence que le PE. Signe des temps, le groupe Europlastiques vient de lancer la gamme re-PPlay en PP 100% issu du recyclage chimique mass balanced (dit recyclage «avancé») avec trois références standards, dont une barquette en 700 ml. Une offre dernièrement étoffée par un bol transparent operculable et personnalisable par IML en format 180 ml pour produits tartinables, houmous, tzaziki, rillettes et l’ultra frais.
Extrait de la revue n° 665 – Février 2022. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support