Les inhalateurs intelligents à l’épreuve de la réalité
publié le mercredi 30 juin 2021
Plus d’un milliard d’inhalateurs prêts à l’emploi sont vendus chaque année dans le monde, dont 60% d’aérosols doseurs pressurisés (pMDIs) et 35% d’inhalateurs à poudre (DPIs), selon Nemera. Avec la pollution, le tabagisme et l’évolution des modes de vie, les maladies respiratoires vont continuer de gagner du terrain qu’il s’agisse de l’asthme (350 millions de malades) et de la BPCO (450 millions de malades), la quatrième cause de mortalité selon l’OMS. Durant la crise Covid-19, les programmes de suivi à distance des patients à partir de dispositifs connectés se sont révélés indispensables. Ce qui encourage les fabricants (Sanner, Nemera, Aptar Pharma, Adherium Limited) à déployer leur offre d’inhalateurs intelligents pour améliorer l’observance, les relations avec les professionnels de santé et diminuer les coûts de santé.
« En 2020, le marché mondial des médicaments inhalables représente 28 milliards de dollars, avec un taux de croissance annuel de l’ordre de 6 à 7%», note Sven Dasbach, Business Development Manager Customized Solutions chez Sanner GmbH. Sur le marché de l’inhalation, les principales applications concernent l’asthme et la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), des maladies à ce jour encore mal diagnostiquées et sous traitées, mais également des pathologies non respiratoires telles que le diabète et la maladie de Parkinson avec la nécessité croissante de concevoir des dispositifs d’administration faciles à utiliser par la population gériatrique. Outre le vieillissement de la population — ce qui dope la croissance du marché et l’augmentation des maladies chroniques — la tendance est à l’urbanisation, un accès facilité au diagnostic, mais aussi le développement des soins de santé dans les pays émergents.
Des dispositifs intelligents
Une tendance se détache nettement sur le marché de l’inhalation. «Les dispositifs d’inhalation deviennent intelligents, assure Sven Dasbach. L’objectif étant de réduire les coûts tout en élevant le niveau de qualité et le suivi des soins des patients». Sanner a ainsi développé un module électronique réutilisable et compatible avec l’ensemble des inhalateurs existants. Fonctionnant avec une application numérique, l’objectif est de contrôler les horaires de prise, mais aussi la qualité d’administration, pour garantir que le médicament est inhalé de manière optimale. C’est l’essor de la télémédecine et de la télésurveillance médicale, avec les dispositifs connectés et applications mobiles qui envoient les données en temps réel au médecin traitant… De quoi rassurer les patients et palier, pour partie, la question des «déserts médicaux».
Dans la foulée de la télémédecine, largement utilisée pendant le confinement, la priorité est donnée aujourd’hui aux solutions de télésurveillance des malades chroniques, qui sont dorénavant remboursées aux Etats-Unis. La télésurveillance améliore la prévention, réduit les inégalités territoriales et évite d’encombrer l’hôpital, selon le spécialiste australien Adherium Limited. Celui-ci déploie actuellement sa plateforme de suivi Hailie® dans huit centres experts en matière de maladies respiratoires aux Etats-Unis. Et cela, au travers d’un partenariat avec le fabricant américain d’inhalateurs Monaghan Medical, qui commercialise l’Aero-Chamber® pour le traitement de l’asthme et l’Aerobika® pour la BPCO. «L’objectif est de cibler les 1,5 million de patients souffrant d’asthme sévère non contrôlé et de BPCO, pour lesquels l’observance au traitement est critique», note William Seitz, vice-président des ventes et du marketing chez Monaghan Medical.
Extrait de la revue n° 659 – Juin 2021. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support