Luxe Pack : l’édition spéciale à Paris fait la part belle à l’éco-conception
publié le jeudi 30 septembre 2021
Le rendez-vous était attendu et l’envie de se retrouver physiquement palpable dans les allées du Carreau du Temple pour ce rendez-vous de la rentrée. L’édition parisienne du Luxe Pack, qui s’est tenue les 31 août et 1er septembre, a accueilli plus de 2000 visiteurs autour de 65 stands sur le thème de l’innovation packaging pour l’écologie. Matériaux recyclés ou biosourcés, durabilité, réduction des plastiques et des déchets sont autant de leviers travaillés par les industriels. Emballage Digest vous propose un petit condensé des initiatives déployées par les exposants.
L’upcycling est, par exemple, au cœur de la démarche du papetier Favini. La nouvelle gamme Tree Freeest ainsi composée de 75% de bambou certifié FSC et de 25% de linters de coton, des fibres courtes de coton inutilisables dans la fabrication textile. Le papier carbone neutre offre l’apparence d’un papier classique, blanc ou ivoire, à la surface lisse facile à imprimer. Pour Icma Sartorial Paper, éco-conception rime avec «less is more». La société italienne a dernièrement lancé sa collection Kind, un papier 100% recyclé, recyclable et responsable, dont le procédé de fabrication se veut plus économe en énergie, eau et en émissions de CO2. Autres spécificités : les papiers sont réalisés sans chlore et blanchiments optiques, aucun désencrage n’est effectué pour les papiers bruns et noirs. Sur le stand de la Papeterie de Montségur, était mis en avant le «premier papier de soie 100% certifié FSC», qui trouve sa place dans différents types d’applications : coffrets, produits cosmétiques ou même pour garnir des boîtes de popcorn. Décliné dans près de 240 coloris, le papier est décoré par flexographie à encre aqueuse. Ce procédé renforce les propriétés 100% recyclables, biodégradables et compostables industriellement et à domicile de ce papier de soie.
Du côté des rubans, Neyret a su étoffer son portefeuille au fil des années avec un large panel de matériaux : coton biologique certifié GOTS, Tencel biodégradable et compostable, polyester recyclé ou lin cultivé. Dernières nouveautés : des rubans aux fibres naturelles et biosourcées comme le lin, le chanvre ou encore le jute, ou d’origine animale (laine, cachemire, soie). Ou encore le ruban S-café, composé à 5% de marbre de café et à 95% de bouteilles recyclées. Dans le même esprit, le ruban Seacell intègre 4% d’algues maritimes et 96% de bio-cellulose. Chez Sin Rejac, l’on planche au développement d’un ruban Tencel intégralement fabriqué à partir d’eucalyptus, une nouvelle piste de ressource biodégradable apportant une grande finesse au tissage.
Les autres matériaux ne sont pas en reste. Chez Heinz Glas, la rechargeabilité est à l’honneur. Pour l’Eco Powder Compact, le verrier a collaboré avec la division Heinz Plastics pour mettre au point un boitier combinant verre et plastique. La base du boitier est en verre pressé-soufflé et accueille la recharge compact teint. Sur cette base, vient se visser la partie supérieure du boitier plastique équipé d’un couvercle PP et d’un miroir interne.
Du côté des solutions métalliques, g.Pivaudranpoursuit ses tentatives d’intégration d’aluminium recyclé dans ses développements. «Nous menons des essais avec une nouvelle qualité d’aluminium afin d’obtenir des niveaux de brillance et d’élasticité proches de ceux qu’offre l’aluminium non recyclé. L’autre point clef reste le sourcing. Nous devons trouver une filière de recyclage capable d’assurer des approvisionnements stables en quantité mais aussi et bien sûr en qualité», précise Hervé Delaigue, directeur commercial et développement de g.Pivaudran. À terme, l’objectif est de pouvoir proposer aux marques des solutions en intégrant de l’aluminium recyclé dans les pièces embouties produites, sans limiter les possibilités de transformation avancée qu’offre ce matériau. Sur le stand de Sintermat, le visiteur pouvait également découvrir de nouvelles têtes de bouchon dédiées aux spiritueux, aux produits cosmétiques et à la parfumerie en matière 100% naturelle : cosse de cacao, café, cuir, sarment de vigne, drèche, genévrier, …
Enfin, en décoration, Kurz a dévoilé son nouveau mode transfert de décors éco-conçu pour répondre aux exigences en matière de recyclabilité et d’économie circulaire, où le film PET ne sert que de support intermédiaire. «Un carton de 250 g décoré sur 100% de sa surface resterait en dessous du seuil des 1%. Cette dorure, 6000 fois plus fine qu’un cheveu, est composée d’une couche de 2 à 4 microns de laque sur une couche de 0,02 micron d’aluminium», souligne Alexis Tonneau, chef de projet développement durable au sein du département graphique chez Kurz. Autre avantage : une fois le procédé terminé, le film résiduel de transfert peut être récupéré et valorisé grâce à Kurz Recosys, en un matériau de moulage par injection appelé Recopound.
Enfin, comme à chaque édition, le Luxe Pack édition spéciale a décerné son Green Award au fournisseur de papier et de solutions d’emballage Procoppour sa collection Bio Cycle et ses cinq variétés aux fibres exclusives. Le papier Chlorophylle, à l’herbe coupée et séchée pour une structure à longues fibres ; Blé, composé de 50% de cellulose de paille de blé et 5% de paille non transformée au toucher et aspect unique ; Cannabis, à base de chanvre et de cellulose de cannabis cultivé en Europe ; Coton, combinaison de coton et de cellulose vierge certifiée FSC ; et Recyclé composé de 100% de cellulose recyclée.
Extrait de la revue n° 661 – Septembre 2021. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support