Mieux doser pour moins dépenser
publié le dimanche 30 juin 2024
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Si elle a toujours été d’actualité, la chasse au surdosage l’est de plus en plus en raison du renchérissement des produits alimentaires. Par ailleurs, face à la pénurie d’opérateurs expérimentés, les fonctions d’assistance à la conduite, au nettoyage et à la maintenance deviennent un « must ».
« La fabrication de systèmes de dosage est une activité porteuse car beaucoup d’utilisateurs cherchent en ce moment à renouveler leur parc avec un matériel plus performant et plus facile à utiliser», observe Benoit Keravec, co-dirigeant de Fillpack. Encouragée par ce contexte, l’entreprise vient de lancer la doseuse volumétrique FPS: un équipement destiné aux produits pompables (sauces, purées, etc.) qui s’inscrit dans la continuité du modèle Dosup, mais s’en détache par de nombreuses améliorations comme la nettoyabilité en place, l’ajout d’un «mode économie d’énergie» (avec coupure de l’alimentation des servomoteurs à l’arrêt de la machine : 30% de baisse de consommation à la clé) ou encore l’automatisation de la procédure d’amorçage. «Auparavant, l’opérateur devait lancer le cycle en guettant l’instant où le produit allait sortir des têtes de dosage, ce qui était contraignant et source de salissures en cas d’inattention», argumente Benoit Keravec, précisant que cet inconvénient a disparu grâce à un traitement logiciel compatible avec une grande diversité de recettes.
Maintenance préventive
Configurable de 1 à 32 têtes et caractérisée par une cadence de 60 cycles/min, la FPS a par ailleurs été dotée d’une assistance à la maintenance préventive basée sur l’installation de compteurs (durée d’utilisation cumulée ou bien nombre de cycles effectués, selon le type d’organe ou de composant) et de voyants d’alerte. «Même si elle n’a rien de révolutionnaire d’un point de vue technique, cette fonction n’est pas si courante dans notre domaine et va en l’occurrence rendre de grands services car l’expérience montre que les préconisations de remplacement indiquées dans les notices d’utilisation sont loin d’être toujours respectées en l’absence d’une surveillance rigoureuse».
En ce qui concerne les doseuses à poche (gamme FD), Benoit Keravec signale également une innovation pratique mettant en œuvre des peignes entrelacés qui permettent d’éviter que les pâtes longues (type tagliatelles) ne se regroupent en paquets compacts difficiles à doser dans les plats cuisinés. D’une façon générale, insiste-t-il, les clients sont de plus en plus attentifs aux économies de matières premières, et donc à la précision du dosage : «celle-ci tient à une somme de petits détails mais aussi à l’architecture globale de l’équipement, qui doit faciliter au maximum la circulation des produits. Ce qu’il faut retenir, c’est que les économies réalisées avec une doseuse plus précise s’avèrent bien souvent suffisantes pour rembourser son acquisition à moyen ou même court terme».
Alimentations sur-vitaminées
Même analyse de la part de Mathieu Granier, directeur général des ventes chez Ishida France/Afrique du Nord : «le calcul dépend évidemment de la cadence effective et du coût des aliments à peser, mais j’ai en tête un exemple pour lequel le retour sur investissement d’une de nos peseuses associatives par rapport à un dosage manuel a été atteint en quelques dizaines de jours seulement». Le directeur des ventes pointe à ce propos de grandes différences de précision d’une référence de peseuse à l’autre et d’une marque à l’autre : «nous avons récemment remporté un marché dans l’ensachage de chips en étant non seulement beaucoup plus rapide – 300 sachets/minute en l’occurrence – mais 100 fois plus précis !».
Dernier modèle lancé par Ishida, la CCW-AS (pour Computer Combination Weigher Advanced System)est une peseuse associative équipée de 10 à 32 têtes et spécialement conçue pour les produits collants, notamment les viandes. «Pour la rendre plus performante dans cet exercice, nous avons augmenté l’amplitude de travail des vibrants d’alimentation de plus de 70%, ce qui a pour effet d’entraîner davantage de produits jusqu’aux bennes d’attente puis aux bennes de pesée», indique Mathieu Granier. Mais qui dit «produits collants» dit aussi difficultés de nettoyage, raison pour laquelle la CCW-AS a bénéficié d’un soin particulier en matière de conception hygiénique (absence de corps creux, systématisation des pans inclinés, etc.).
Système de vision avancé
Positionnée dans le haut de gamme d’Ishida, la CCW-AS a, en outre, été pourvue en standards de perfectionnement normalement disponibles en option, entre autres une correction anti-vibration du signal de poids : «en éliminant les perturbations créées par les machines voisines ou dans les entrepôts logistiques et qui se transmettent à la peseuse via le sol, ce dispositif est un important gage de précision, laquelle a été encore améliorée grâce au triplement de la vitesse de calcul de l’algorithme», souligne notre interlocuteur. Parmi les autres atouts de cette nouvelle peseuse associative, Mathieu Granier tient également à mentionner la baisse de la consommation électrique (-20% par rapport à la génération précédente), la réduction du niveau de bruit à plein régime (-16 dB) ainsi que la disponibilité d’un système de vision «avancé» en capacité de surveiller les points clés du processus directement sur l’écran de contrôle (par ailleurs agrandi à 16 pouces et rendu plus intuitif).
Améliorations logicielles
Pour Frédéric Sayegh, responsable du développement commercial de Propema, agent du fabricant italien Comek en France, la qualité d’une peseuse ne serait cependant rien sans celle du matériel installé en aval. Un constat plus particulièrement vrai pour les ensacheuses, avec lesquelles une peseuse doit pouvoir dialoguer de façon parfaitement fluide. D’où l’intérêt, selon lui, des solutions mono-marques. Dans le pesage associatif, Comek dispose essentiellement de deux gammes : l’une constituée de machines multi-têtes linéaires (5/6 têtes en version DP, 8 à 12 têtes en configuration twin, jusqu’à 30 doses/minute), l’autre composée de machines circulaires (8 à 24 têtes, jusqu’à
180 doses/minute). «Ces dernières sont les plus précises : avec elles, on travaille en moyenne au dixième de gramme près», commente Frédéric Sayegh. Et d’expliquer que s’il n’y a pas eu de changement technique majeur dans le pesage alimentaire depuis le passage à des bases de PC industriels il y a quelques années, les utilisateurs bénéficient toutefois de vitesses d’exécution et de précisions de plus en plus élevées grâce aux progrès des logiciels. S’agissant des points forts de Comek, Frédéric Sayegh fait valoir l’existence de bennes spécialement étudiées pour les produits surgelés – car insensibles aux effets du givre – et met en avant la possibilité de démonter les pièces essentielles (couloirs, bennes, goulottes, etc.) sans aucun outil de façon à faciliter le nettoyage avant le passage à une nouvelle recette.