
Monomatière et pratique, le doypack gagne des parts de marché
publié le vendredi 28 mars 2025
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Les atouts marketing et environnementaux du doypack – qui allie légèreté et une structure mono-matériau – intéressent de plus en plus de marques. Les fabricants de ces sachets « stand-up » focalisent leurs développements sur des emballages en matières recyclables pouvant associer des solutions de re-fermeture de même nature.
Le marché du doypack est en pleine croissance, porté par une demande accrue des consommateurs et des industriels. Longtemps réservé à certains segments, cet emballage souple gagne du terrain sur de nouvelles applications, notamment les sauces et les soupes qui étaient auparavant conditionnées en boîtes de conserve ou en contenants en verre. «Les doypacks présentent de nombreux avantages : ils permettent de réduire le poids de l’emballage, offrent une grande flexibilité en matière de fermeture – avec des bouchons verseur ou des fermetures zip, par exemple –, peuvent être imprimés sur les faces avant et arrière, et sont disponibles en matériaux recyclables», résume Holger Hoss, responsable produit doypack de Südpack.
Marie Bret, responsable marketing et export chez Deltasacs, confirme cette tendance en observant une progression significative du volume des doypacks sur le marché. «Il permet souvent de remplacer un ensemble d’emballages – barquette, flowpack et carton – par un seul», explique-t-elle, ce qui – outre un avantage environnemental – optimise aussi la logistique et réduit les coûts. «Le marché du doypack est en croissance progressive. Les acteurs de l’agro-alimentaire commencent à modifier les emballages pour s’orienter vers ce type de solutions, mais cela prend du temps, notamment avec les tests de conservation à réaliser. On voit clairement une tendance aux doypacks en monomatière pour les produits destinés aux enfants, comme les compotes ou les yaourts. On constate par ailleurs de nouvelles applications pour le marché des produits secs auparavant conditionnés dans les emballages rigides, comme par exemple le sel, les céréales ou même des biscuits. Associé à un zip ou un bouchon, le doypack offre en effet plus de praticité, de légèreté et d’ergonomie, et une meilleure conservation», estime Mélanie Guilbert, coordinatrice marketing de BBC Cellpack Packaging.
Le mono-matériau, une solution privilégiée
Face aux préoccupations environnementales et aux réglementations à venir ou en vigueur, les industriels misent sur des solutions recyclables et compatibles avec les lignes d’emballage existantes. BBC Cellpack Packaging a développé différentes gammes de poches en mono-matériau (PE ou PP), dotées de propriétés barrière ou non. L’un des derniers lancements est une gourde en mono-matériau au format 200 g pour le marché des compotes, jus de fruits et yaourts à boire. «La tendance s’est inversée et aujourd’hui, nous vendons quasiment uniquement des solutions en mono-matériau, y compris avec un bouchon ou un zip de la même matière. Nous sommes d’ailleurs en mesure de proposer des écorecharges avec différents angles de bouchon, permettant d’être mieux adaptés aux machines de nos clients et de verser plus facilement le produit», souligne Mélanie Guilbert. Südpack s’inscrit également dans cette dynamique en développant des films mono-matériaux et des encres d’impression en adéquation avec les filières de recyclage. «Ces cinq dernières années, nous avons lancé une gamme de films pour doypacks en mono-matériau et constaté une forte augmentation de la demande. Nos films coextrudés en PE ou PP, adaptés aux lignes d’emballage de nos clients, offrent une haute barrière : cette fonction protectrice peut être obtenue par le procédé de coextrusion ou par des barrières inorganiques. Les propriétés barrières peuvent être adaptées aux exigences du produit à emballer, même lorsque des structures conventionnelles incluant de l’aluminium doivent être remplacées», assure Holger Hoss.
Une collaboration industrielle pour des solutions optimisées
Afin d’offrir un concept d’emballage global (production interne de poches avec bouchons) à la fois économique et durable, Südpack a noué un partenariat avec SN Maschinenbau et Menshen. Les sociétés ont conçu un doypack intégrant un film en PP de Südpack et un bouchon en PP de Menshen, le tout adapté aux machines d’emballage de SN Maschinenbau. Cette solution est particulièrement indiquée pour les produits comme les purées de fruits, smoothies et autres aliments liquides ou pâteux nécessitant un remplissage à chaud ou un traitement thermique après remplissage. En fabriquant des poches à partir de bobines de film et en utilisant des bouchons livrés en cartons, les coûts des matériaux peuvent en outre être potentiellement réduits, tout en diminuant de manière significative les frais logistiques et de manutention, selon les entreprises partenaires.
Le « made in France » toujours plus valorisé
Les nouveautés de fabricants de doypacks s’orientent donc vers des solutions monomatières. Deltasacs fabrique des poches en film PE 100% français. L’entreprise a par ailleurs intégré son propre service d’infographie et des machines d’impression, lui permettant notamment de fabriquer des clichés digital flexo. Parmi les nouveautés, elle conçoit «des poches jusqu’à 2 litres de contenance avec bouchon. Ce process a nécessité des années de travail pour trouver une solution recyclable fiable et de fabrication française. Nous avons pour cela investi au sein de notre site situé dans le nord de la France dans une machine qui forme ces doypacks en ligne et dépose les bouchons», détaille Marie Bret.
Prochainement, la société proposera l’incorporation de PE recyclé dans ses gammes, avec la certification ISCC Plus. Par ailleurs, «maintenant que la filière de recyclage du PP est en place, nous nous intéressons à la production de doypack dans ce matériau», précise-t-elle. Sur le segment du doypack, Deltasacs se développe actuellement sur le marché de la cosmétique : «nous avons conçu un doypack avec bec verseur, plus léger encore, pour faciliter le remplissage des contenants réutilisables», ajoute
Marie Bret. Un concept qui pourrait être décliné dans l’agro-alimentaire.
Des systèmes de fermeture multiples
L’un des atouts du doypack est la praticité offerte par les possibilités d’ouverture et de re-fermeture, comme un bec verseur, un zip, un bouchon ou une étiquette adhésivée. Etikouest est spécialisé dans la fabrication d’étiquettes et de solutions adhésives. «Nous pouvons concevoir différentes formes et positionnements d’étiquette, en fonction de l’usage prévu. Nous constatons une adoption croissante de ces systèmes, notamment sur le marché senior afin d’éviter l’utilisation d’outils tranchants», explique Jean-René Chesné, commercial chez Etikouest. Les clients adoptent un système d’adhésif dans un but de réduction du poids de l’emballage, et / ou pour obtenir un emballage mono-matériau.
«Nous proposons des étiquettes en PE, en PP, ou également en version base papier – complexé PE ou en pur papier, avec un revêtement vernis pour empêcher le papier de défibrer», ajoute-t-il. Pour les produits en poudre, Etikouest travaille sur un trottoir adhésif plus large, des adhésifs plus résistants, et est actuellement en phase d‘industrialisation pour une nouveauté. Le concept repose sur une étiquette non-adhésive pliée en trois, qui se déplie et s’accroche sur la seconde face d’un emballage. Le système nécessite de découper le pack pour l’ouvrir mais permet ensuite de le refermer sans risque de fuite du produit, même les poudreux ou liquides. Allier légèreté, flexibilité, praticité et recyclabilité pourrait valoir au doypack une expansion continue ces prochaines années.