Posson Packaging traverse la tempête sans broncher
publié le jeudi 30 avril 2020
A l’heure où certaines sociétés ont dû temporairement fermer ou jonglent tant bien que mal avec des équipes réduites pour assurer les commandes, il est des PME qui traversent, sans broncher, la tempête engendrée par le COVID-19. Posson Packaging, figure du paysage sarthois, est de celles-là. Entretien avec Sylvie Casenave-Péré, sa présidente.
Quel impact a eu le COVID-19 sur votre activité ?
Le premier mois de confinement a été très tendu car il a fallu répondre à une hausse de volume de commandes, nos clients ayant eu un mouvement de surstockage. Aujourd’hui, la situation revient progressivement à la normale. La question des ressources a été cruciale : nous avons dû gérer l’effet de sidération et d’angoisse ressenti, dans un premier temps, par nos employés à l’annonce du confinement. Et l’absentéisme qui en a résulté : 20% de nos effectifs manquaient à l’appel la première semaine pour arrêts maladie et garde d’enfants. En parallèle, les équipes administratives et opérationnelles soit une vingtaine de nos collaborateurs ont été rapidement mis en télétravail. Nous avons eu la chance de passer au JT de TF1 : le reportage expliquait que l’usine tournait à plein régime malgré le confinement, cela a rassuré nos employés. Nous avons également profité des fêtes de Pâques pour envoyer une vidéo à nos équipes et leur expliquer les mesures d’hygiène et de sécurité déployées sur notre site : port de masque, séparation des postes à bonne distance, croisements évités, etc. Passée la première semaine de confinement, les employés absents sont revenus, plus confiants et pleins d’enthousiasme à l’idée de participer à un effort de solidarité nationale. Notre taux d’absentéisme est aujourd’hui retombé à un taux normal moyen de 4%. Au final, le 1er trimestre s’est maintenu exactement à l’objectif prévu. Les hausses de volume commandées par nos clients en agroalimentaire et en santé/hygiène ont compensé la baisse des commandes de nos autres clients, dans les secteurs industriels.
Comment expliquez-vous cette capacité de « résilience » de votre société ?
Il faut remonter aux origines même de la société et de son histoire. En 1995, quand j’ai décidé de reprendre Posson Packaging, j’avais déjà été frappée – en tant que stagiaire administratrice judiciaire – par cette résilience, dont faisait preuve cette PME. Malgré ses difficultés, ses clients restaient fidèles. Dès sa reprise, je me suis attelée à mieux comprendre les besoins de nos partenaires et définir notre stratégie de management QSE. Cela s’est rapidement traduit par la mise en place d’un grand chantier de certification : ISO 9000 (1997), ISO 14 001 (2000), OHSAS 18 001 (2006), FSC® (2012), PSO (2014) et plus récemment nous avons été l’une des rares PME à obtenir une certification globale de qualité (ISO 50 001 et FSSC 22 000). Avec un bilan plus que positif : la société a pu sortir de sa phase de redressement judiciaire quatre ans avant échéance et poursuivre son développement. En 2005, nous avons inauguré une nouvelle usine flambant neuve, inscrite dans l’ère de l’industrie 4.0, entièrement pensée pour avoir une faible empreinte environnementale : traitement des déchets, air filtré toutes les 20 minutes, grands espaces de travail. Le site transforme aujourd’hui 15 000 tonnes de carton par an, emploie 120 salariés avec des équipes en 3×8 et réalise un CA de 27 M€, à destination des marchés grande consommation en agroalimentaire, en hygiène /santé et en industrie. Ce travail de certification réalisé en amont depuis des années nous a permis de réagir avec sérénité à cette épidémie du COVID-19. Nous étions prêts avant même l’annonce du confinement le 17 mars par le président Macron. La situation italienne nous avait alertés et nous nous étions préparés à cette éventualité. Notre environnement de travail avait été pensé bien en amont pour sécuriser nos équipes et donc continuer à les accueillir en garantissant les meilleures conditions de travail.
Extrait de la revue n° 647 – Avril 2020. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support