Remplisseuses : la polyvalence fait la différence
publié le mardi 31 août 2021
Les hautes cadences font difficilement bon ménage avec les changements de format rapides que réclament aussi les usines pour mieux suivre la demande des consommateurs. Les ténors du remplissage réagissent en adaptant leurs matériels ou en lançant de nouvelles machines sous des marques complémentaires.
Bières artisanales, sodas exotiques, laits végétaux, hard seltzers (des eaux pétillantes alcoolisées et aromatisées)… : le succès de ces boissons «pas comme les autres» illustre la soif de variété et de nouveauté des consommateurs. S’agissant des bières en particulier, le nombre de producteurs a littéralement explosé en France, passant d’une centaine à la fin des années 90 à plus de 2 000 actuellement. Un remaniement du paysage brassicole qui n’est pas sans conséquences sur l’offre des fabricants de machines, d’autant qu’à cette tendance s’ajoute un engouement croissant envers le format canette pour les bières de spécialité. «La conjugaison des deux phénomènes fait que les brasseurs sont amenés à décliner leurs productions en de multiples combinaisons et variantes, et donc à multiplier les changements de format, ce qui est généralement peu aisé avec les remplisseuses haute cadence», observe Jurgen Dewijn, directeur général de Kosme pour les pays francophones.
Vannes multi-techniques
En 2018, ce constat avait déjà été fait par le fabricant slovène Vipoll (groupe GEA) qui avait opportunément lancé la machine All-In-One (jusqu’à 25 000 contenants/heure). Un équipement capable à lui seul de rincer, remplir et boucher ou sceller des canettes et des bouteilles en verre ou PET tout en limitant les changements de formats à 20/30 minutes. Cette année, la marque Kosme, qui appartient à Krones, relève à son tour le défi avec une remplisseuse dénommée Barifill Canto, elle aussi en capacité de manipuler indifféremment les bouteilles en verre ou PET et les canettes. «Au sein du groupe, Krones est axé sur les grandes cadences de production qui caractérisent les embouteilleurs d’envergure nationale ou internationale, alors que les machines Kosme travaillent au contraire en-dessous de 18 000 contenants/heure avec une adaptabilité qui répond au besoin de flexibilité exprimé par les acteurs régionaux et les marques locales», explique Jurgen Dewijn. Dans le cas de la Barifill Canto, cette adaptabilité est rendue possible par la mise en œuvre sur le même carrousel de vannes dotées à la fois de sondes Sensometic pour le remplissage à niveau constant des bouteilles, et de débitmètres inductifs pour le remplissage volumétrique des canettes. «Nous avons par ailleurs séparé les voies dédiées au bouchage et au sertissage, poursuit le directeur général. Ainsi, le passage d’un type de contenant à l’autre se fait en 10 minutes au maximum».
Extrait de la revue n° 660 – Juillet/Août 2021. Reproduction interdite sauf accord écrit d’Emballage Digest ou mention du support